Révision du règlement des terrasses : 4ème round

La réunion du 7 mai organisée par la mairie de Paris sur l’évolution du règlement des étalages et des terrasses (RET) est introduite par Olivia Polski comme les 3 précédentes. Elle réunit les professionnels et les représentants des habitants. Après avoir essayé de montrer les points de convergence (avec malheureusement des erreurs notamment sur la médiation rejetée par les habitants) et les points de désaccord entre les 2 parties, l’animateur reprend la technique de travail en ateliers mixtes sur les thèmes déjà examinés et sur lesquels nous nous sommes prononcés.

Auparavant la parole a été donnée à plusieurs représentants de syndicats professionnels et un représentant des riverains, Gilles Pourbaix président de Réseau Vivre Paris ! porte parole de 44 associations et collectifs qui a décliné les différents points déjà développés dans les réunions précédentes et remis par écrit à la mairie, en particulier la non pérennisation des terrasses éphémères excepté en cas de pandémie. Il a rappelé aussi la précipitation de la mairie sur ce dossier. 

A la suite d’une intervention en faveur de la pérennisation de ces terrasses un représentant des habitants a souligné que les terrasses à Paris n’avaient rien d’historique et qu’il était erroné d’affirmer qu’elles étaient « un enjeu culturel qui allait aider les Parisiens à se réapproprier leur ville! »  Il a conclu que la pérennisation des terrasses ne se justifiait ni historiquement, ni sociologiquement, ni économiquement. Les participants ont ensuite été divisés en trois groupes, l’un sur le cadre de vie et les 2 autres sur le contrôle et la prévention.

Il en ressort que les riverains ne veulent entendre parler de terrasses éphémères que pour pallier le manque d’activité qu’ont subi les professionnels du fait de la pandémie mais ils ne veulent pas leur pérennisation. Entre terrasses éphémères, terrasses saisonnières et les terrasses plus anciennes dits « historiques », le manque de clarté était évident. Trop souvent hélas les professionnels ont parlé de terrasses saisonnières montrant de fait que la pérennisation leur est acquise au grand dam des riverains.

La restitution de l’atelier en matière de prévention et de contrôle a préconisé d’objectiver la mesure du bruit via les méduses (la mairie a indiqué que ce matériel était coûteux) – un feu tricolore en fonction de l’intensité du bruit est expérimenté rue des Lombards – mais avec une exploitation ensuite des données.  L’autorisation doit effectivement remplacer le système de déclaration. Le système de déclarations des anomalies sur l’application « DansMaRue » est à améliorer et à modifier pour ce qui concerne les terrasses.  Un guichet unique avec numéro d’appel unique pour permettre les signalements est à créer. Une commission mixte de suivi (DPSP, Préfecture, élus et habitants) est souhaitée, de même qu’une commission de régulation où la présence des habitants est en revanche discutée. L’idée de référents terrasses par arrondissement est reprise. Les transferts de licence IV trop aisés sont à durcir pour éviter les concentrations dans certains quartiers ou certaines rues. Les habitants ne sont pas favorables aux chartes, le permis à points et la graduation des sanctions ont été a nouveau préconisés plutôt par les habitants. Un des représentants de la profession des débitants de boissons craint que trop de mesures coercitives ne s’abattent sur les exploitants parisiens. RVP! a demandé de prévoir un bilan après un mois de mise en œuvre du dispositif d’exception mis en place. 

Pour le sujet cadre de vie, l’esthétique a été abordée mais la nécessité d’un cahier des charges est apparue, ne serait-ce que pour des questions de sécurité notamment sur les « parklets » (mobilier installé sur les places de parking).  Pour les terrasses éphémères, il ne devrait pas être établi de séparations de plus de 1m30, ni de toit, ni de chauffage, avec l’idée que le cahier des charges déclinerait ce qu’il ne fallait pas faire. Ce cahier sera à définir par les services municipaux de l’urbanisme. Il a été spécifié qu’en Italie les mairies fournissaient le matériel standardisé.

Un consensus semble partagé par la majorité des participants qu’un établissement ne doit pas disposer d’une terrasse de l’autre côté de la chaussée, une question de sécurité pour le personnel et les clients. Les avis ont été très réservés en revanche sur l’extension des terrasses sur les immeubles contigus des établissements, Certains suggèrent de demander l’accord des copropriétés concernées, il a été rappelé à juste titre qu’une autorisation de terrasse ne donnait pas un droit de propriété sur le trottoir. En matière d’horaires des terrasses éphémères, il a été demandé de maintenir l’heure de fermeture à 22h00, les professionnels bien entendu ne souhaitent pas voir pour autant changer les horaires des terrasses « historiques » qui peut aller jusqu’à 2h00 du matin. Horaires au demeurant rarement respectés et souligné comme sujet prioritaire pour la DPSP qui doit être plus présente le soir avec des équipes suffisantes. Il faudrait aussi imposer le rangement du mobilier des terrasses lors de la fermeture. Le premier adjoint de la mairie du XIe n’a pas caché que les terrasses éphémères si elles devenaient saisonnières ne devraient fonctionner que du 15 mai au 15 septembre.

Une nouvelle réunion est prévue le 18 mai pour présenter les travaux de la Mairie sur la base des travaux des ateliers… Nous avons noté qu’en fin de réunion la parole a été refusée à plusieurs participants donnant cette impression désagréable de réunion très encadrée, dirigiste et peu « démocratique ».

12 Comments

  1. Céline Fournel

    J’en profite tout de même pour rappeler à tous que même si je compatis à la situation des restaurateurs et autres professions, nous autres « employés de bureau » avons travaillé non stop depuis plus d’un an et demi dans des conditions assez désastreuses, et que nous sommes tous à la limite du burn out si ce n’est déjà fait. Qu’il est aussi du bon civisme de ces mêmes restaurateurs de faire preuve de bienveillance à l’égard des autres qui ont assuré financièrement l’économie pendant toute cette période et qui seront les premiers à dépenser dans leurs établissements. Donc nous vous serions tous reconnaissants d’assurer la sécurité des environs de vos établissements, de faire respecter le silence après 22h, et d’être courtois avec vos voisins et de vous mettre aussi à notre place car nous sommes tous exténués. Vous avez le droit de travailler mais nous avons aussi le droit à notre quiétude.

    Pour ce qui est des terrasses dites éphémères, il s’entend par éphémère qu’elles n’ont pas vocation à rester au-delà de l’été 2021. Il faut notamment rappeler aux élus de la mairie de Paris que nous payons des impôts locaux et que ces terrasses empiètent sur l’espace dit public et qu’elles ne sont un bénéfice pour personne, elles engrangent :
    – Zone de circulation réduite : je vous mets au défi de pouvoir circuler en tant que piéton où sont installées les terrasses éphémères (et que dire des poussettes et fauteuils roulants à l’heure de la mobilité on rit doucement)
    – Nuisances décuplées : bruit sans mesure et à n’importe quelle heure, attroupement de gens qui zonent en état d’ébriété, création de zones de deal et de consommations illicites
    – Augmentation de l’incivisme et des affrontements : à l’heure où tout est toléré, les devoirs et le respect des autres passent aux oubliettes, ce qui engendrent des discussions, des affrontement et des tensions importantes entre voisins
    – Hausse du stress : manque de sommeil flagrant du fait de vivre ces situations aux quotidiens sans jour de tranquillité (n’oublions pas que ces terrasses accueillent du monde 7j/7 en continu à l’heure du déjeuner et du dîner, essayer d’avoir des moments de calme et de repos est impossible)
    – Impossibilité de faire respecter les règles par l’administration en charge : je vous mets au défi de pouvoir faire intervenir une patrouille de police pour faire constater les débordements, ayant fait l’expérience l’an passé, en passant près de 10 mn à chaque fois sur le numéro payant du central de police après 22h. Je rajoute le renvoi de la balle entre le commissariat, la mairie locale et la ville de Paris, où tout le monde vous répond que les terrasses éphémères ne les concernent pas et de l’appli dans ma rue où on vous envoie carrément paître, car la nuisance sonore relève d’untel et la terrasse d’untel
    – Baisse de la valeur de nos biens : à partir du moment où ces terrasses ne sont que des désagréments, nos biens se dévaluent, il faudrait donc ne pas oublier de nous rembourser le trop perçu de nos taxes (pour mémoire, il y a déjà une jurisprudence dans le cadre d’une modification de l’environnement, nous pourrions aussi mettre la ville de Paris au Tribunal…)

  2. Anne

    Les bars ne devraient pas avoir le droit d’occuper l’espace public avec des terrasses. Par défaut, ils peuvent exploiter leur terrasse jusqu’à deux heures du matin. C’est inconcevable !!! Une terrasse, où qu’elle soit, dérange les voisins ! Les deux heures du matin doivent devenir non le défaut mais l’exception, dans les rares endroits où il n’y aurait pas de voisinage ! Et sinon, non !, pas de terrasse, même pas jusqu’à 22 heures, car les enfants se couchent bien avant 22 heures ! Même en pleine journée, on se demande de quel droit certains pourraient privatiser l’espace public ! Et après 20 heures, les gens ont besoin d’un peu de calme pour se reposer ! Et je n’ai pas d’enfants, mais d’autres en ont, et les enfants doivent pouvoir dormir dans le calme dès 20 heures !

  3. Parisienne du 18ème

    Annonce ce matin, pas de jauge pour les « petites terrasses ». Donc ma petite rue étroite, sans aucune terrasse à l’origine, comportera 9 « petites » terrasses dès le 19 mai, sans aucune jauge… Bref l’enfer nous attend pour les beaux jours. Cette mairie est irresponsable !

  4. Jean-François Vibert

    Tout cela est assez effarant je dois dire… Ce 4em compte rendu, me rend plus inquiet encore !
    Il faudra probablement un jour passer à une « résistance active » beaucoup plus offensive (tout en restant légale) : contre certaines de ces terrasses et leurs exploitants qui méprisent leur voisinage.
    Merci encore pour votre temps et votre implication.

  5. Bernadette Schults

    Toutes les terrasses, éphémères ou pas devraient fermer à 22h si on voulait vraiment respecter le droit au sommeil des parisiens. Au lieu de ça la pratique de la pinte de bière à 3€ a attiré dans mon quartier tranquille une faune souvent par ailleurs délinquante qui fait du bruit jusqu’au milieu de la nuit.

    • Réseau Vivre Paris

      Le sommeil n’est pas un droit mais un besoin. Les troubles liés au manque de sommeil sont connus depuis longtemps (rapports de l’OMS et de l’UE, études de spécialistes du sommeil…). Tout cela n’émeut en rien la municipalité dans sa volonté du tout-festif. Les Parisiens veulent une ville vivable, durable et « dormable ».

  6. Marie

    Cette iniquité est effarante, Paris a véritablement des airs de république bananière avec ses dirigeants qui agissent selon leur bon vouloir, qui font fi des règles, qui font semblant de consulter leur population dont l’avis les indiffère complètement et qui servent la soupe à leurs favoris. Quand des élus profitent d’une pandémie pour faire passer leurs lubies, telles que la piétonnisation de la Rue de Rivoli et toutes les pistes cyclables faites en dépit du bon sens ou ces terrasses, on atteint un niveau de cynisme qui n’est pas acceptable.
    C’est effrayant, ils n’ont aucun sens ni du bien commun, ni de leurs responsabilités, ni du sens de leur mandat, tant et si bien qu’en tant qu’habitant nous ne pouvons avoir aucune confiance en leurs décisions. C’est catastrophique
    Si une ou des actions étaient engagées, s’il vous plaît faites me nous savoir que nous puissions vous aider

  7. zorro

    Les avocats des associations représentant la population préparent les référés pour les tribunaux : la population n’est pas prête à subir une nouvelle catastrophe sans réagir ! Aux armes, citoyens (et citoyennes…) !

    • Elisabeth

      Aux armes citoyens ! Oui!

      • Réseau Vivre Paris

        Figurativement bien sûr. Les armes tels que les media, les réseaux sociaux, les recours en référé…

  8. Luce

    Saisonnières « que du 15 mai au 15 septembre » ! Comme il y va le maire du 11è : sans pitié pour ceux qui ne peuvent partir en vacances, les malades, les travailleurs en situation de transition ou critique, leurs enfants, ceux qui n’ont pas l’argent pour et j’en passe…
    Ils sont tous complètement à l’ouest ces élus, perdus dans leur petit monde artificiel et trop protégé.

  9. T.

    Bonjour
    Merci pour ce retour,
    J’ajoute que même les bars sans licence 4 , deviennent des bars à soif avec les pintes de bière. Rue Bisemiche il n’y a plus beaucoup de repas sur les tables et les terrasses éphémères occupent tout l’espace créant un vrai bandeau sonore.
    Merci

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