Article paru sur le site de Marais-Louvre
La question de faire de Paris et plus particulièrement des arrondissements du centre, la ville de la fête parmi les plus attractives d’Europe, est une véritable plaie pour les habitants. Tous ne sont pas contre la fête mais ils constatent le niveau de dégradation de la vie quotidienne désormais atteint dans certains quartiers. Ils n’en peuvent plus, trop c’est trop, en particulier la nuit. Malgré cela, la mairie continue à encourager ce type d’amusement au travers de subventions (à des organisations ou des associations à l’origine d’activités festives) ou de sites dédiés (le long des quais par exemple), quand elle n’est pas elle-même directement l’organisatrice. N’a-t-elle pas nommé dans son équipe un responsable de la nuit, dès la mise en place de la présente mandature ?
La fête est en réalité organisée pour l’essentiel au profit des touristes fêtards et non pour les parisiens, si ce n’est les commerçants intéressés par cette activité liée aux noctambules.
L’afflux de touristes est suffisant, était-il besoin qu’un ministre des Affaires étrangères, en charge aussi du tourisme, installe il n’y a pas si longtemps une mission de soi-disant experts afin d’accroitre l’attractivité nocturne de la capitale ?
Doit-on considérer que cette volonté affichée de vouloir faire de Paris un synonyme de fête répond à une forme d’idéologie, ou est-ce plutôt le résultat de la concurrence avec d’autre grandes villes d’Europe ? Ou bien faut-il y voir de la pure démagogie à l’égard d’une jeunesse désœuvrée qui noie son mal-être dans l’alcool et la drogue ou se détend de cette nouvelle façon ?
Les principales victimes demeurent les habitants dont la santé est fragilisée par des nuits d’insomnie. De plus en plus de parisiens (particulièrement du centre) que ces évolutions importunent, préfèrent quitter Paris pour la banlieue ou la province plus calme. Désabusés, d’avoir dû payer des impôts locaux dont ils n’ont eu pour retour que désagréments, ils rendent les armes à leur corps défendant, impuissants à contrer l’évolution de leurs quartiers.
La mise en place de la DPSP (Direction de la Prévention de la Sécurité et de la Protection du Public) rattachée directement à la Maire de Paris n’a pas vraiment changé les choses même depuis la création d’une brigade de nuit.
Une telle situation ne peut plus durer, les parisiens importunés doivent être écoutés sans faux semblants et sans incantations qui n’ont mené à rien. Il faut de vraies actions sur le terrain en lien avec la police et les habitants. La perspective des élections municipales ne devrait pas laisser les élus plus longtemps indifférents.
Dominique Feutry, président de l’association Marais-Louvre
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