Les Parisiens ont appris par voie de presse et sur le site de la Ville de Paris que les horaires des terrasses estivales seraient prolongés jusqu’à minuit pendant 70 jours.
Sur paris.fr il est écrit que « la Ville de Paris a décidé de prolonger les horaires d’ouverture des terrasses estivales jusqu’à minuit dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques. » Pourquoi écrire que « la Ville de Paris a décidé » alors que cette décision a été prise par vous seule. En effet, vous n’aviez même pas informé votre adjoint au tourisme puisqu’il annonçait 4 jours d’ouvertures prolongées et non 70. Ce mépris pour les Parisiens est la cause de notre démission du Conseil de la Nuit.
Le titre de la page sur paris.fr annonce “une bonne nouvelle” mais sûrement pas pour les Parisiens qui, comme tout un chacun, ont besoin de dormir la nuit.
Les Jeux Olympiques servent de prétexte à cette décision puisqu’ils ne durent que 29 jours et non 70. La communication de la Ville est d’ailleurs claire puisque vous avouez que « ces terrasses représentent donc une aubaine pour les restaurateurs et bistrotiers parisiens« .
Seul semble compter le chiffre d’affaires des bistrotiers et du lobby de l’alcool. La tranquillité et la santé publiques, la libre circulation sur les trottoirs sont secondaires alors que vous devriez en être la garante.
Toujours sur le site paris.fr il est écrit que « cette extension horaire [des terrasses estivales] sera prévue dans le cadre d’un arrêté dérogatoire (à venir)« . A ce jour, nous n’avons pas vu cet arrêté. Le Conseil de Paris a-t-il été consulté? Vous, qui aimez tant les « votations » quand elle servent vos intérêts (cf les trottinettes et les SUV), pourquoi ne pas y avoir fait appel pour la prolongation des horaires jusqu’à minuit? Et enfin, le Préfet de Police, en charge de la sécurité pendant les nuits olympiques, a-t-il été consulté?
C’est la raison pour laquelle le Collectif Droit au Sommeil, les associations Pour une Ville Souhaitable et Réseau Vivre Paris vous adressent une nouvelle lettre ouverte qui, nous l’espérons, ne restera pas sans réponse de votre part.
Lors du dernier Conseil de la Nuit du 11 mars, Frédéric Hocquard, adjoint à la nuit et au tourisme, a annoncé que les horaires des terrasses estivales seraient prolongés jusqu’à minuit pendant quatre jours pour les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux Olympiques et Paralympiques, ce que nous pouvions comprendre. (voir notre compte-rendu de cette réunion mis en ligne le 12 mars)
Quatre jours plus tard et comme pour fêter la Journée du Sommeil, la Maire de Paris, qui n’est pas à une provocation près a décidé que les horaires seraient en fait prolongés pendant 70 jours (!). Anne Hidalgo considérait déjà que l’été à Paris n’y dure pas 4 mais 7 mois puisqu’elle nous inflige les terrasses dites estivales du 1er avril au 30 octobre. Et maintenant les Jeux Olympiques et Paralympiques n’y durent pas 29 mais 70 jours. Frédéric Hocquard, élu écologiste (si, si !) se moque bien de la pollution sonore à venir et des troubles du sommeil des Parisiens. D’ailleurs il se réjouit finalement de cette décision comme le montre sa réaction sur X. Anne Hidalgo se moque bien de la santé publique et de la consommation d’alcool immodérée qui aura lieu sur ses terrasses. La Mairie de Paris méprise les Parisiens et sert les intérêts particuliers du lobby des bistrots et des marchands d’alcool. Le collectif Droit Au Sommeil et les associations Pour une Ville Souhaitable et le Réseau Vivre Paris ne participeront plus au Conseil de la Nuit et ne serviront plus de caution à des décisions politiques qui vont à l’encontre de la santé et du sommeil des Parisiens. Ils ont rédigé une lettre ouverte à la Maire de Paris et à son adjoint à la nuit et au tourisme qui sera diffusée le plus largement possible.
La modification du règlement des étalages et terrasses pourrait sembler n’être qu’un acte bureaucratique ou de gestion urbaine anodin. Pourtant il est destiné à bouleverser le paysage urbain et impacter durablement la vie des habitants de la cité. Dans le cas présent il traduit une politique délibérée la part de la Mairie de Paris d’accorder l’espace public aux bars en cohérence avec le Paris tout-festif dont rêvent la municipalité et ses édiles, sans égard pour ceux qui sont au quotidien dans les quartiers, en qualité de passants ou d’habitants. Comment en est-on arrivés là ?
Les associations de riverains consultées rejettent le nouveau Règlement sur les Terrasses et appellent les Conseillers de Paris à voter contre cette réforme. Suite à la présentation à la presse par la Mairie de Paris de la réforme du Règlement des Etalages et des Terrasses ce lundi 7 juin, les riverains s’opposent à ces nouvelles directives dont l’exécution se fera à leur détriment. 44 associations et collectifs d’habitants* regroupés au sein du Collectif Habitants de Paris ont participé à plusieurs réunions de consultation organisées par la Ville. L’affirmation de la Mairie selon laquelle ce nouveau Règlement a été concerté avec les associations est fausse. Si les 44 associations ont accepté le principe des extensions de terrasses pendant la période de crise sanitaire, elles étaient toutes opposées à ce nouveau règlement fait à la va-vite, en moins d’un mois, et destiné à pérenniser un dispositif qui aurait dû rester exceptionnel. La Mairie a décidé d’autoriser l’implantation des terrasses sur 3 places de stationnement (30 m2) en exploitation à l’année 7 jours sur 7 jusqu’à 2h00 du matin, de même que l’implantation de terrasses estivales 7 mois par an. JAMAIS ces modalités n’ont été discutées pendant la consultation ! Les nouvelles nuisances sonores occasionnées par ces dispositifs auront un impact important sur le sommeil et la santé des Parisiens que l’on ne peut accepter. La Mairie a refusé systématiquement d’intégrer les Parisiens, locataires ou propriétaires, aux décisions d’autorisations de terrasses en bas de leur immeuble. Elle priorise l’appropriation de l’espace public par les intérêts privés des cafés-restaurants au détriment des habitants alors même que ceux-ci seront les premiers touchés par les nuisances de ces établissements. La réaffectation des places de stationnement supprimées bénéficiera uniquement à la corporation des bars-restaurants. Les terrasses seront louées à un tarif bien en-dessous de la valeur locative au m2 d’un café-restaurant tandis que les riverains devront endurer des nuisances décuplées. Les habitants qui en auront les moyens partiront, les autres subiront.
Le 7 juin la Mairie de Paris a convoqué une conférence de presse pour annoncer la révision du règlement des terrasses et la pérennisation des terrasses éphémères. Les représentants des bars et restaurants y étaient invités mais pas les associations de riverains. Cela en dit long sur la considération que nous réserve la Mairie. Il est intéressant de noter que la Mairie communique sur un nouveau règlement qui n’a pas été voté par le Conseil de Paris. Peu de considération pour les élus au Conseil. Suite à cette conférence de presse, l’AFP et différents médias ont annoncé que cette révision s’était faite avec l’accord des associations de riverains. Or ceci est absolument faux comme le montrent les différents comptes-rendus publiés sur notre site. Le collectif a adressé un mail à 120 journalistes, dont plusieurs de l’AFP pour rétablir la vérité.
Mis à jour le 18 mai Notre titre originel du 5 avril était : saccageparis : 25 000 tweets en quelques jours. 6 semaines plus tard le hashtag #saccageparis a été tweeté 800 000 fois. De plus en plus difficile d’invoquer le complot politique comme l’ont fait les élus parisiens. Les auteurs de ces tweets sont en grande majorité des associations de quartier et des Parisiens qui expriment tout simplement leur mécontentement. La municipalité parisienne doit les entendre.
La télévision publique canadienne a fait un remarquable reportage sur l’état dans lequel se trouve la capitale et qui justifie ce hashtag #saccageparis. Le tweet est sans équivoque : Rues malpropres et aménagements urbains de bas de gamme : un mouvement viral dénonce l’enlaidissement de Paris. Pourquoi les media français ne s’intéressent-ils pas à ce sujet ? De nouvelles photos et vidéos sont pourtant publiées chaque jour.
L’objectif de son instigateur était de dénoncer « un Paris encrassé et enlaidi. » Il ajoute : « Je ne m’attendais pas à ce que cela prenne une telle ampleur. Mais je ne suis pas surpris. Je ne pouvais pas être le seul à être frappé par l’état de dégradation de la ville.«
La propreté n’est pas le seul point mis en avant, mais plus largement le mauvais état de l’espace public parisien et les aménagements qui donnent un aspect délabré à certains quartiers. Le Réseau Vivre Paris! en faisait le constat avec les centaines de terrasses soi-disant éphémères, laissées à l’abandon et dont le signalement n’est suivi que de bien peu d’effet.
L’argumentaire de la mairie et de ses alliés est vraiment simpliste et n’est pas à la hauteur des attentes des Parisiens :
« La Ville subit sur Twitter une campagne de dénigrement en bonne et due forme, relayée par les réseaux militants de droite », attaque la mairie de Paris. Ne pas être d’accord avec la Mairie de Paris c’est donc être de droite? C’est un peu court comme explication.
… la Ville, qui dit être « confrontée à des incivilités et à des problèmes de régulation de l’espace public comme toutes les autres grandes villes de France». C’est partout pareil, donc ce n’est pas notre faute.
« Je me promène beaucoup dans Paris mais je n’ai pas l’impression que la ville est saccagée. Je vois des arbres en fleurs, des jardins entretenus et de nouvelles jardinières bordent l’avenue des Gobelins », assure Jérôme Coumet, maire (DVD) du XIIIe, qui dénonce lui aussi une campagne orchestrée par des comptes proches de la droite et d’opposants à la maire de Paris. « Mais ce n’est pas cette une polémique à deux balles qui va la déstabiliser ». « Une polémique à deux balles« ? Quel mépris dans la bouche d’un élu qui parle ainsi des Parisiens. Visiblement le maire du 13ème a besoin d’une nouvelle paire de lunettes puisqu’il ne voit que des fleurs et des jardins bien entretenus. De toute façon il est convaincu d’avoir raison.
Les Parisiens qui travaillent à l’extérieur mangent dans la rue car les restaurants et des bars sont fermés et il y a plus de saleté sur la voie publique. Selon le maire du 20ème, c’est la faute des gens qui travaillent et mangent dehors car les bars sont fermés. Il faudrait donc rouvrir les bars pour que Paris soit propre?
« Les terrasses éphémères installées durant la période du premier déconfinement peuvent donner aujourd’hui une impression de laisser-aller, mais elles ont été très appréciées par les commerçants. Nous ne baissons pas les bras », assure Eric Pliez, le nouveau maire (DVG) du XXe. Les terrasses éphémères à l’abandon, ce n’est qu’une impression selon la maire du 20ème. Pourtant plus de 600 signalements et de bien maigres résultats.
La mairie de Paris rappelle que l’application « dans ma rue » est « le meilleur moyen de signaler des problèmes de propreté ou des dépôts sauvages. Il y a plus de 100 000 utilisateurs actifs sur l’application. L’implication croissante des services et des opérateurs partenaires permet d’atteindre un taux de 40 % de signalements clôturés en 48 heures.Clôturés ne veut pas dire résolus comme le montre le grand nombre de terrasses à l’abandon toujours en place. Ce « service » marche très mal et ce n’est pas à cause du confinement. A titre d’exemple, pour certains tags il faut relancer 3 à 4 fois et même alerter l’adjointe en charge de la propreté Colombe Brossel pour que ces tags soient enlevés.
La Mairie de Paris ne pourra pas s’en tirer par une simple campagne de communication. Le déni n’a plus cours. Elle doit entendre les Parisiens. Parler de campagne de dénigrement est un peu court et même méprisant vis à vis des milliers de Parisiens qui se sont mobilisés autour du hashtag #saccageparis
La Maire de Paris reste sourde à ça que les milliers de Parisiens lui disent. Sur RTL, la journaliste n’a parlé que de propreté alors que le problème soulevé par le hashtag #saccageparis est beaucoup plus vaste. Pour toute réponse Anne Hidalgo a parlé de « trumpisation« , de « proximité avec l’extrême-droite » et finalement « d’astrosurfing« .