Un témoignage d’un habitant de Ménilmontant contraint de déménager…
Je vis à Ménilmontant depuis plus de quinze années.
Depuis quelques années j’observe l’arrivée d’entrepreneurs soucieux d’attirer une clientèle sans se préoccuper, ni du quartier, de son histoire,ni evidemment de ses résidents.
Pour connaitre l’importance de certains cafés historique du quartier et de leur rôle dans la vie de Menilmontant, lorsque j’entends un patron de café-restaurant s’installant près de chez moi me dire : « Le quartier change, il faut vous y habituer, ou alors partir », me répondant « étude de marché » lorsque je parle de voisinage… je réalise que quelque chose est en train de changer. Et je suis pas sûr que ce soit dans le bon sens. Il suffit d’ailleurs pour s’en rendre compte de réaliser que l’on sera réveillé durant la nuit quel que soit le jour de la semaine, au moins 4 ou 5 fois.
Qu’en parallèle, la mairie semble heureuse de ce bar à ciel ouvert qu’est devenu Ménilmontant, lui permettant de rivaliser avec d’autres capitales en tant que lieu si festif et si convivial. Et par conséquence laissant faire une situation, oubliant par là qu’elle est aussi la garante du vivre ensemble. Une notion à l’évidence un peu perdue de vue.
Pour ma part, je m’incline devant ce patron qui me conseillait de partir, et par là même devant les autorités.
Je déménage.
Bon courage.
La réponse d’un membre du Réseau à ce témoignage.
Depuis la création du collectif Jean-Pierre Timbaud en 2009, vous n’êtes malheureusement pas le premier à abandonner la partie et à quitter un quartier détruit par l’inaction de ses gestionnaires :
– certains et certaines de nos adhérents sont décédé(e)s, la plupart d’affreuses maladies, et j’ai honte de penser que les derniers mois de leur existence ont été rythmées par vociférations alcoolisées de braillards et de glapisseuses
– d’autre, moins dramatiquement, ont, comme vous, décidé qu’ils passaient à côté de leur vie en restant prisonnier d’un environnement indigne
Nous sommes nombreux à partager votre analyse et à fustiger l’irresponsabilité des autorités, notamment municipales :
– nos élus parisiens sont incapables de prendre la mesure de la dégradation du lien social ;
– ils sont encore moins capables de penser un projet pour une ville pacifiée, durable, accueillante ;
– ils sont encore encore moins en mesure de mettre en oeuvre des plans d’actions adaptés, de les suivre, de les évaluer, de les faire évoluer ;
Nos élus n’ont ni les références intellectuelles nécessaires ni le courage politique indispensable pour défendre le bien commun et prendre le risque d’affronter les lobbys du jeunisme, de la fête à tout va, de l’alcool qui permet d’oublier la politique : nos élus, politiciens plus que politiques, préfèrent caresser le peuple dans le sens du poil, les endormir avec des bars debout dehors et des terrasses dehors dedans, les flatter avec des simulacres de démocratie participative… ceci dit, nous n’avons que ce que nous méritons car c’est nous qui les élisons
Nous vous souhaitons un bon départ et une bonne arrivée dans un environnement digne d’un pays civilisé.
On se souvient tous que notre ancien maire, M. Delanoë, avait conseillé à ses propres administrés d’aller plutôt vivre à Rodez…
Puisque nos élus se révèlent lâches ou incompétents, pourquoi pas, aux prochaines élections, constituer des listes d’habitants ? Avec la plate-forme, les valeurs et les objectifs du Réseau Vivre Paris. Chiche ! Il nous faudrait des représentants qui nous représentent vraiment, au lieu de céder à des lobbies divers.
Et malheureusement, Paris la ville qui attire les touristes fait fuir ses habitants ! Quand ils le peuvent ! Donc , Paris la ville si belle par son patrimoine va devenir en tant que centre du Grand Paris une ville d’où les habitants qui la faisaient vivre vont être chassés et à l’instar des villes américaines comme Los Angeles, va devenir une zone de non-droit où il ne fera pas bon s’attarder. Et je ne sais pas si dans les parcs, la nuit, nous pourrons deviser en contemplant les étoiles, comme le prône madame la Maire .
Merci aux auteurs du témoignage et du commentaire en réponse.