Lettre ouverte à la Maire de Paris et au Préfet de Police

Le Réseau Vivre Paris ! écrit une lettre ouverte à la Maire de Paris et au Préfet de Police et sollicite un rendez-vous.
Le Réseau dit oui à la fête mais s’inquiète des dérives de ce que d’aucuns voudraient nommer « festivité » : dérives sur la voie publique envahie par un vacarme qui trouble nos vies dans nos domiciles, accaparée par les consommateurs des établissements. Il n’est pas acceptable que au nom du développement de la « fête » dans certains quartiers, on en vienne à s’affranchir du respect des règles existantes visant à protéger les citoyens ?
Nous ne demandons que le respect des arrêtés et lois concernant le vacarme, la circulation des piétons sur les trottoirs et la consommation d’alcool sur la voie publique.
Nous ne sommes en aucune cas d’insupportables riverains agressant les établissements dont la vocation est de développer la fête. On se demande comment s’agissant des fermetures administratives qui frappent certains d’entre ces derniers, tel ou tel s’autorise à les présenter comme des victimes, eux qui ont méprisé les conditions du vivre ensemble ?
Nous représentons cette grande majorité silencieuse de parisiens qui subit tous les soirs, toutes les nuits, les débordements créés par une petite minorité qui n’a pas le monopole de la nuit. Nous aussi, nous aimons les fêtes, mais dans le respect des autres.
Notre cause implique au demeurant, la santé publique. Le ministère de la Santé aurait-il sans raison soutenu l’élaboration, par le Professeur Didier Houssin, d’un guide pour tous les maires de France afin de les alerter, les sensibiliser aux conséquences des bruits excessifs et leur donner des outils pour lutter contre les nuisances sonores ? « Le bruit porte atteinte à la santé de chacun et est un élément perturbateur de la vie publique » y lit-on. Devrait-il en aller différemment à Paris ? Un autre aspect de nos préoccupations touchant à la santé publique concerne le problème de l’alcoolisation. L’InVS souligne que la pratique croissante de consommation festive d’alcool par les jeunes devient une cause importante et inquiétante de mortalité et de séquelles graves pour ces jeunes . Et pourtant, à Paris, nous constatons comme une sorte de banalisation du phénomène qui se montre sans aucune gêne sur nos voies publiques, qu’il s’agisse des berges du canal Saint-Martin ou de nos différents quartiers où toutes les nuits des jeunes viennent s’enivrer.
Nous osons vous le dire, avec respect, mais aussi avec toute la force que comporte notre attente pour que les choses changent enfin : Madame la Maire de Paris, Monsieur le Préfet de Police de Paris, vous avez une responsabilité directe dans les situations que nous dénonçons. Si vous laissez perdurer ces dérives, vous porterez la responsabilité d’affrontements inéluctables entre riverains excédés et fêtards inciviques, vous porterez la responsabilité de noyades de jeunes enivrés dans la Seine, de leurs chutes sur les rails du Métro.

2 Comments

  1. Jenny Duncan

    La Mairie de Paris compte-t-elle m’aider à me reloger et/ou m’indemniser si je dois quitter mon appartement rendu invivable du fait de sa politique de laissez-faire ? Livrer Paris aux noctambules alcoolisés et braillards revient à expulser les parisiens de chez eux en les privant de leur sommeil. Pour mémoire la privation de sommeil est un des moyens utilisés pour torturer les prisonniers. Les effets sont très bien décrits ici.

  2. Michel

    Cela fait des années que la Ville fait semblant de dialoguer sans prendre de mesures autres que des Pierrots de la nuit inefficaces ou des Correspondants de nuit qui ne dépassent pas minuit. Pensez-vous sincèrement que Madame Hidalgo veuille change quelque chose ? Pensez-vous vraiment qu’elle arrête de faire le chantage du bonnet de nuit au Préfet ?
    Parce que si son projet est de tout remettre entre les mains des élus d’arrondissement pour des chartes de quartier que ces élus ne savent (ou veulent ?) pas gérer, autant dire qu’on n’est pas rendus, comme dirait l’autre…
    Et pendant ce temps, au Parlement, certains ambitionnent de zoner nos quartiers comme « festifs » et y abaisser la protection des riverains par rapport à d’autres sites. L’équipe Delanoë était à fond pour ces projets. Qui ne dit mot consent, la nouvelle équipe n’a pas démenti. Madame Hidalgo a même évoqué la possibilité de passer par le PLU. Aujourd’hui une table ronde (http://vod.assemblee-nationale.fr/video.5353) sur le bruit. Quelle suite ?

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