Le système judiciaire français perd un temps précieux à instruire des plaintes de diversion

justiceArticle publié sur le blog de Vivre le Marais le 6 novembre 2016
Les joutes électorales qui ont cours actuellement ont au moins le mérite de nous sensibiliser à l’insuffisance des moyens de la justice et des forces de police dans la guerre contre le terrorisme. Il apparait clairement que leurs effectifs et leur efficacité doivent être renforcés.
En même temps, nous sommes informés au sein du réseau d’associations regroupées dans « Vivre Paris ! » de l’apparition de comportements délétères de la part de débits de boissons qui non contents d’alimenter l’agitation nocturne de certains quartiers et de contribuer à l’alcoolisation massive des jeunes se livrent désormais à des attaques personnelles injustifiées à l’encontre de ceux qui tentent auprès de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police de créer les conditions d’une harmonie entre riverains et fêtards.

La méthode consiste, de la part de ceux qui veulent abreuver en rond, à déposer une plainte auprès du commissariat pour insulte, diffamation ou injure à caractère racial ou liée à l’orientation sexuelle contre la personne qui gêne et qu’on cherche par conséquent à atteindre. Un témoin se trouve là opportunément pour confirmer la déclaration. Et voilà comment des personnes honnêtes et respectables, se trouvent convoquées à cause d’un individu menteur et malveillant pour répondre de faits imaginaires.
On ne peut pas échapper à de telles convocations. Celui qui est visé doit mettre en place les moyens de sa défense car la vérité ne sort pas du puits : il faut l’en extraire, l’expliciter et la soutenir par des témoignages, des attestations dont on se passerait volontiers quand on n’a rien à se reprocher et quand le seul combat qui vaille est la défense des droits élémentaires de ses concitoyens.
L’examen et le traitement d’une plainte, même fantoche, est consommatrice du temps de nos agents de la force publique. Nous n’avons aucun doute sur son issue : l’accusé a les moyens de confondre le plaignant et sans doute, en le poursuivant à son tour, de lui faire payer le prix de sa turpitude. Mais il y a mieux à faire dans notre pays que de traiter de faux délits quand leur nature artificielle saute aux yeux de tous.
Pendant que les forces de l’ordre perdent leur temps sur des affaires visiblement minables, les vrais voyous complotent et agissent à leur aise.
La Mairie de Paris porte une part de responsabilité au moins indirecte dans ce que nous vivons car dans sa relation avec les professionnels de la nuit, dans laquelle elle s’est fait violence pour associer les riverains tant son désir de promouvoir la fête et la consommation d’alcool était fort, elle a pu d’une certaine manière susciter les comportements aberrants que nous constatons avec regret aujourd’hui.
L’équipe constituée autour de Bruno Julliard, Premier Adjoint d’Anne Hidalgo, avec Frédéric Hocquard, Thierry Charlois, à laquelle s’est joint Gilles Srédic récemment, donne parfois le sentiment de vouloir nous comprendre mais multiplie les signes en faveur de la nuit et de ses acteurs sans contrepartie pour les parisiens, telle cette annonce de la création d’un « comité des noctambules » dont sont exclus les 95 % de parisiens pour qui la nuit est riche en distractions mais qui se refusent à y voir une simple occasion de se livrer à des beuveries qui déshonorent ceux qui s’y livrent et ternissent notre ville-lumière.

11 Comments

  1. Jérôme

    Je confirme également ce procédé. Dans le 2ème arrdt, les 2 bars en bas de chez moi qui ne respectent absolument pas le voisinage, m’ont ainsi menacé. Un jour où je leur demandais de faire rentrer leur clientèle bruyante dans leurs bars, ils m’ont expliqué qu’ils allaient porter plainte contre moi et trouveraient bien quelque chose à dire au commissariat.

  2. Alain dugas

    Avez vous pense à un complot !!??

    Alain

    • Réseau "Vivre Paris !"

      Non. De nombreuses personnes qui osent se plaindre du bruit généré par des établissements se font régulièrement insulter, s’entendent dire qu’elles doivent déménager. Certains établissements (en minorité heureusement) sont tenus par des voyous qui méprisent l’environnement dans lequel ils exercent leur commerce.
      Réseau Vivre Paris!

      • Alain dugas

        Je vous comprends parfaitement et je trouve cela plus que déplorable.
        Mais pourquoi les victimes de ces agissements et insultes ne font elles pas la même chose ? Une plainte ou même plusieurs à l’encontre de ces personnes ?
        Ce sont des voyous, il faut les traiter comme tels, la police et la justice sont là pour ça.

        • Réseau "Vivre Paris !"

          Ces victimes n’ont pas envie que la situation s’empire, tout simplement.

          • alain dugas

            Permettez-moi de ne pas partager cet avis, dans ce cas à quoi bon?
            Continuons de brailler notre indignation sur le net et laissons faire ces voyous car de toute façon rien ne change.

          • Réseau "Vivre Paris !"

            Rassurez-vous, nous évoquons ces problèmes avec les commissaires d’arrondissement, mais aussi avec la Préfecture de Police lors de nos réunions. C’est un travail de longue haleine.

  3. nay

    Lorsque l’on ose émettre une objection aux désordres nocturnes d’un bar, il faut s’attendre à des représailles. C’est le prix à payer. Dans mon cas, il n’y a jamais eu d’intervention en notre faveur des « autorités » car, ce sont nous les enquiquineurs. Décuplement des nuisances, injures, menace de nous brûler devant notre enfant de 9 ans, pour finir par une tentative d’incendie. Lorsque j’ai été convoqué au commissariat, quelques jours plus tard, ce n’était nullement pour traiter ma plainte (envoyée en RAR directement chez le Procureur) mais parce le barman avait lui-même porté plainte pour menaces et injures, (pas raciales car mon conjoint est d’origine étrangère : ouf). Je ne pense pas à une stratégie réfléchie, ce sont juste des méthodes de voyous qui utilisent leurs connexions, soutien du tout festif, et le laxisme ambiant pour prospérer. Mais là où ça commence à coincer pour la police, c’est qu’il y a un moment où elle est « obligée » d’intervenir notamment quand ça chauffe et qu’il y a des blessés. Du coup elle aime moins les festivités. C’est peut être ce qui se passe dans le XIème sans compter la baisse du tourisme.

  4. Parisienne

    Oui, la violence qui s’affiche à travers ces stratégies contre des responsables associatifs qui luttent en faveur du respect de droits fondamentaux et de la santé publique n’est pas tolérable.
    Oui, la Ville a le devoir de réagir, surtout en cette période sensible où elle se fait remettre les pouvoir de police et où elle a d’ores et déjà anticipé par la création de la nouvelle direction (DPSP).
    Oui, les électeurs observent – entendre par là qu’ils regardent les faits, étant de plus en plus sourds aux effets de communication des élus – et en tireront les conclusions qu’ils jugeront pertinentes.

  5. MH

    Je suis frappée de lire que les mêmes injures ont été attribuées à l’une des membres de notre collectif ; il s’agit de toute évidence d’une stratégie mûrement réfléchie et appliquée par tous ces bars voyous. Nous devons réfléchir à une riposte collective appropriée et ne pas nous laisser martyriser individuellement.

  6. DT

    Dans notre quartier (4e) les mêmes manoeuvres sont en cours. Des habitants ont été convoqués à la police et subi le même traitement sous des prétextes semblables (injure raciste, ce qui est faux bien sûr). Très choqués, ils ont déménagé, ce qui est le but recherché.

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