Fidèle à son principe : « Plus il y a de piétons sur l’espace public parisien, moins ils ont de place pour circuler« , la Mairie de Paris propose en ce mois d’août deux innovations très pénalisantes en haut de l’avenue des Champs-Élysées, côté pair (le plus fréquenté).
- la construction d’une énorme structure d’une largeur de 12 mètres occupant plus de la moitié du trottoir en face de la terrasse de McDonald’s.
Pourtant la Mairie de Paris ne semble pas, conformément à son règlement, avoir décidé le démontage de cette terrasse pour restituer aux piétons l’espace minimum nécessaire pour marcher et se croiser.
Il faut rappeler que ce sont au moins 300 000 piétons — souvent davantage — qui essaient de circuler, chaque jour, sur « la plus belle avenue du monde ».
- À quelques mètres de là, cédant à sa tentation inflexible de la rentabilité de l’espace public, la Mairie a implanté une colonne Morris obstruant le passage.

Photo prise fin juillet en haut de l’avenue |
Le même endroit quelques jours plus tard : une colonne Morris obstrue le cheminement ! |
- Ironie de l’histoire : c’est l’endroit exact des Champs-Élysées que la Mairie de Paris avait choisi pour illustrer et vanter dans le PAVE (Plan de mise en Accessibilité de la Voirie et des Espaces publics) la grande largeur des trottoirs sur l’avenue (voir photo).

Il faudrait que les Parisiens, et des gens sensibles à l’intérêt public, puissent discuter avec la mairie de la politique de la Direction de l’Urbanisme, et en particulier de la la Sous-Direction du Paysage de la Rue. Elle multiplie les autorisations de terrasses fermées, contre-terrasses et autres constructions (kiosques divers). Le charme de Paris, de son architecture, l’harmonie de ses places et de ses perspectives est en train de disparaitre devant la marchandisation généralisée de l’espace public qui pourtant appartient à tous.
S’ajoutant à la réduction de l’espace laissé aux piétons, se pose aussi un problème de « gommage » de la perspective qui apparaît nettement avec la juxtaposition des deux photos. Les belles perspectives qui sont une des caractéristiques de l’urbanisme parisien
et une des composantes de la beauté de la ville, sont mises à mal sans état d’âme et de plus en plus souvent ce qui accroît l’impression de confusion du paysage urbain. Un autre exemple significatif, le quai piétonnier rive gauche où se sont multipliés petites constructions et rideaux de végétation qui masquent la vue sur le fleuve, erreur qui n’a pas été commise à Lyon sur les quais du Rhône.
De plus en plus d’habitants à Paris si Mme Hidalgo et son adjoint Ian Brossat mènent à terme leur politique de densification, de plus en plus de touristes car on cherche par tous les moyens à accroitre l’attractivité de Paris (déjà n° 1 pourtant), c’est à ces deux aspects de la politique de la municipalité qu’il faut s’attaquer si on veut que la courbe s’inverse (celle de l’occupation de l’espace public, pas celle du chômage)