La Fondation Jean Jaurès publie sur son site un essai passionnant signé Paul Klotz intitulé : Le sommeil : la lutte sociale du siècle ?
La Fondation est « acteur de terrain et centre d’archives au service de tous ceux qui défendent le progrès et la démocratie dans le monde« .
Non seulement nous dormons moins longtemps
mais nous dormons plus mal.
Selon Paul Klotz, « nous vivons à l’ère de la fatigue et de la vie sans sommeil« . En 2016, Jonathan Crary précisait dans Le capitalisme à l’assaut du sommeil que nous avons perdu 1h30 de sommeil par nuit au cours des 50 dernières années. A cette perte s’ajoute la baisse qualitative de notre sommeil : selon une étude de Santé Publique France de 2017, 14% des dormeurs souffrent de symptômes s’apparentant à une insomnie chronique. Non seulement nous dormons moins longtemps mais nous dormons plus mal.
L’auteur de l’essai signale « l’indifférence presque absolue qui entoure la dégradation de nos nuits« . Les élus déclarent haut et fort que « Paris est une fête« . Ils autorisent les bars à étendre toujours plus et toujours plus tard leurs terrasses sous nos fenêtres. Ils autorisent l’organisation d’évènements sur l’espace public toujours plus bruyants.
Le sommeil doit être politisé, protégé institutionnellement.
Le sommeil est devenu rare, dévalorisé et marchandisé. Paul Klotz demande donc une approche politique du problème avec un engagement institutionnel concret. Selon lui « le sommeil devrait figurer au premier rang du débat public et faire l’objet d’une reconnaissance institutionnelle« .
Mme Anne Hidalgo (Maire socialiste de Paris), M. Frédéric Hocquard (adjoint écologiste à la nuit) et M. Nicolas Bonnet Oulaldj (adjoint communiste au commerce) se reconnaissent sûrement parmi « ceux qui défendent le progrès et la démocratie dans le monde« .
C’est pourquoi nous attendons d’eux une « réflexion audacieuse sur nos rythmes de vie, à l’heure des transformations numériques et sociales« . Pour faire face à cette grande cause nationale : le sommeil doit être politisé, c’est-à-dire protégé institutionnellement.
Plutôt qu’un adjoint à la promotion de la vie festive nocturne et des adjoints qui autorisent des ouvertures chaque année de plus en plus étendues pour les terrasses des bistrots, les Parisiens ont besoin d’un adjoint au sommeil.
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