Paris est la ville la plus visitée au monde, avec plus de 38 millions de touristes estimés pour 2025, dont une grande partie se concentre dans les arrondissements centraux et les points chauds tel que Montmartre. Comme Barcelone, Amsterdam, le surtourisme à Paris, amplifié par le développement des plateformes de locations touristiques, est en passe de devenir un problème majeur que les futurs candidats à la mairie de Paris ne peuvent plus ignorer. Si les conséquences néfastes à long terme pour la ville sont de fait unanimement reconnus, on constate déjà des effets négatifs sur le logement et la dégradation de la qualité de vie des Parisiens.
Avec plus de 80 000 logements concernés, il est maintenant acquis que l’explosion des locations touristiques a fortement contribué à chasser du centre de Paris une classe moyenne confrontée à une pénurie de logements et à une forte augmentation des prix.
En termes de dégradation de la qualité de vie due au surtourisme, on notera aussi l’encombrement dans les transports et surtout la multiplication des commerces touristiques.
Cette affluence massive de touristes et de locations touristiques a fortement contribué à l’augmentation de la restauration rapide et des débits de boissons (+ 20% depuis 2000) au détriment d’activités plus traditionnelles. En 2025, ils représentent 25.4 % des commerces parisiens soit l’une des plus fortes densités par habitant en Europe.
Depuis 2021, la pérennisation des extensions des terrasses – principalement des débits de boisson – est à l’origine d’une augmentation spectaculaire de 60% des espaces des terrasses par rapport à 2018.
Initialement présentée aux parisiens comme une mesure d’urgence temporaire à la sortie du COVID – cette transformation de l’espace public parisien en une immense zone de consommation touristique est en passe de devenir le symbole de la « Disneylandisation » de notre ville.
Dans son récent rapport, la Cour Régionale des Comptes juge les terrasses parisiennes comme un atout pour Paris tant qu’elles ne deviennent pas un fardeau pour ses habitants. Leur développement doit être maitrisé, équitable et durable pour permettre un meilleur partage de l’espace public, le préserver de l’encombrement, de la saleté et veiller à la santé des Parisiens en régulant les nuisances sonores dites festives.
Cette régulation est tout aussi indispensable pour préserver un secteur économique surreprésenté donc sensible à l’indispensable régulation du surtourisme.
Pour éviter un rejet du tourisme par les Parisiens, les candidats doivent jeter les bases d’un tourisme durable qui concilie attractivité commerciale de la ville et la qualité de vie de ses habitants.




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