La Préfecture de police a publié des mesures complémentaires à la fermeture des centres commerciaux non alimentaires de plus de 10 000 m² pour « limiter la circulation épidémique à Paris ». L’arrêté interdisant la consommation d’alcool dans l’espace public entre 11 heures et 18 heures a été élargi, ce qui ne peut que rassurer les habitants des quartiers dans lesquels la rue se transforme en terrasse publique régulièrement.
Ceci constitue en soi-même un traitement discriminatoire pour tous les quartiers non cités dans la liste où la consommation à emporter est un fait habituel notoire.
Pire : la situation de ces quartiers risque de s’aggraver, car ils seront un « refuge » pour les consommateurs.
La décision du Préfet de police est, par ailleurs, tout particulièrement indéfendable dans les cas où il ne pouvait ignorer le risque auquel il n’est pas remédié. Comme par exemple pour la Butte aux Cailles (XIIIe arrondissement), l’association des riverains ayant signalé les excès en produisant des photographies édifiantes et explicitement réclamé à la Préfecture de police (et à la municipalité) l’interdiction. Comment se fait-il que le quartier soit « soigné » de la sorte ? De la part de la Préfecture de police, mais aussi de la Ville qui prévoit, sans tenir aucun compte des avis des habitants, de lui infliger une expérimentation de livraisons la nuit (32 bars et restaurants à livrer sur 2 petites rues) et peut-être aussi les poubelles.
Berges de la Seine, sur la rive droite et la rive gauche, entre le pont des Arts et le pont de Sully, berges de l’île de la Cité, et berges de l’île Saint-Louis, la place Joachim du Bellay ; la fontaine des Innocents, place du Bourg-Tibourg, place du marché Sainte-Catherine, rue des Hospitalières-Saint-Gervais et la rue des Petits Carreaux (Paris centre), Constrescarpe (Ve arrondissement) ; rue de Buci (VIe arrondissement) ; esplanade des Invalides (VIIe arrondissement) ; place Lino Ventura, avenue Trudaine (entre la place Lino Ventura et la rue Turgot), rue des Martyrs (entre la rue La Vieuville et la place Lino Ventura), place du Tertre, rue Marcadet (IX et XVIIIe arrondissement) ; Canal Saint-Martin (quais de Jemmapes et de Valmy), rue du Faubourg-Saint-Denis, cour des Petites-Ecuries (Xe arrondissement) ; les rues du Général Renault et du Général Blaise (XIe arrondissement) et la place Flora Tristan (XIVe arrondissement)
Chaque jour un peu plus de risques et de nuisances dans le quartier :
D’abord la 1ère phase du déconfinement, en avril : par la vente à emporter d’alcool à consommer sur la voie publique qui a créé de nombreux rassemblements
Depuis la 2ème phase du déconfinement et dès le 1er juin : par la reprise de l’activité de service aux clients en terrasse qui s’ajoute à l’activité de vente à emporter.
Parmi ces questions, il faut en isoler une qui porte sur le sujet spécifique des installations de terrasses sur la chaussée (et non pas seulement sur les trottoirs), dont la mise en pratique est, depuis le 2 juin, quotidienne pour de nombreux établissement (comme le montre la photo ci-dessus).
D’évidence, la présence des terrasses sur la chaussée ne se conçoit que si la rue ou portion de rue concernée est piétonnisée. Une telle piétonnisation suppose un arrêté de la Ville de Paris.
Sur la page qui donne aux établissements le mode d’emploi pour profiter des dérogations au règlement des terrasses et étalages décrété par Mme HIDALGO, il est indiquée que :
la demande étant traitée par les services de la Ville en quelques jours, après consultation du maire d’arrondissement.
À la Butte aux Cailles et dans d’autres quartiers non visés par un arrêté antérieur, lorsque les 2 et 3 juin les chaussées ont été envahies par les installations de terrasses, les commerces se sont donc mis hors la loi à plusieurs titres par le fait d’une occupation illicite du domaine public, conjuguée à :
une mise en danger du fait du risque d’accident en cas de passage d’un véhicule à moteur,
une violation du régime légal (Art. 40 du décret n° 2020-663 du 31 mai 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire JORF n°0133 du 1 juin 2020 texte n° 1NOR: SSAZ2013547D), modalités partagées au demeurant avec les établissements qui ont mis leurs terrasses sur les trottoirs .
Si la Ville fermait les yeux sur ces comportements hors la loi et satisfaisait à la ou les demandes de piétonisation du quartier de la Butte aux Cailles ou d’autres quartiers se trouvant dans une situation similaire, elle engagerait lourdement sa responsabilité. Elle rendrait encore plus éclatante cette réalité trop ancienne et de plus en plus généralisée à Paris, qui est que ce sont les bars qui y font la loi passé 18H00.
Les associations qui font connaitre leur opposition à la piétonnisation devraient être entendues et la Ville prendre les mesures qui s’imposent au lieu de se laisser dépasser par les évènements et de traiter par le mépris ceux qui sonnent l’alerte citoyennement.
L’association Les Riverains de la Butte aux Cailles défend depuis plus de 20 ans les intérêts des victimes des nuisances liées à l’activité nocturne du quartier (sur l’ampleur de ces nuisances) et membre du Réseau Vivre Paris ! souhaite alerter les autorités publiques sur le point de vue d’un très grand nombre d’habitants concernant le processus de confinement et ce qui est attendu après le déconfinement.
Les « égarements » lors de la mise en confinement. Nombre d’habitants du quartier ont regardé avec effarement et inquiétude les attroupements de clients devant les établissements au fur et à mesure que l’épidémie Covid 19 s’affirmait, puis la pandémie menaçait : – Comment les clients pouvaient-ils prendre de tels risques dans ces contacts de masse rapprochés ? – Comment les patrons des bars pouvaient-ils continuer de les abreuver notamment par la vente à emporter ? – Comment accepter que la Butte aux Cailles soit un tel foyer de contagion y compris pour ses habitants, avec toutes ces urines déversées à même la rue ?
Pour toute réaction à l’ordre de confinement prononcé par le Président de la République, on a vu une soirée délirante d’attroupements auprès de bars qui ne respectaient pas l’ordre de fermeture. C’est alors la colère qui a gagné beaucoup d’habitants. Cependant que le président du conseil de la nuit nommé par Madame HIDALGO partageait sur les réseaux sociaux de l’empathie pour tous ceux qui se désolaient d’être obligés de se priver de… sorties dans les bars et autres établissements.
Le calme des nuits de notre quartier pendant la majeure partie du confinement. C’est ensuite le calme qui a saisi les habitants du quartier : les petits bruits du quotidien des voisins qui ont rompu l’anonymat, le rappel à l’ordre depuis sa fenêtre de celui qui a trop monté le son pour lui rappeler les limites d’un voisinage normal et donc l’affirmation d’un échange dans le respect mutuel ; le chant des oiseaux que l’on a pu entendre de sa fenêtre. Et, par-dessus tout, des nuits de vrai sommeil réparateur pour tous, y compris ceux qui ont télétravaillé ou ont continué d’aller travailler, les malades aussi.
Nous savons gré aux autorités publiques et notamment au commissariat du 13è et l’équipe de la DPSP d’avoir œuvré pour une obéissance aux contraintes du confinement aussi bien la nuit que le jour.
Personne évidemment ne se réjouit de ce qui a été la cause de ce calme retrouvé. LRDBAC est solidaire de tous les commerces dont le mode d’exploitation se veut respectueux de l’ordre public.
Mais LRDBAC est aussi, avec ses très nombreux adhérents et sympathisants, déterminée à obtenir que des leçons positives soient concrètement tirées de la crise sanitaire pour changer durablement les nuits de la Butte aux Cailles et trouver avec plaisir une animation raisonnable diurne.
La volonté politique de répondre à cet objectif reste à prouver après ces dizaines d’années d’abandon des habitants à l’enfer des bars. La volonté de la plupart exploitants de changer spontanément leurs pratiques n’a, elle, rien d’évident si l’on en juge par l’actuel retour de la vente à emporter de boissons alcoolisées dans le quartier, ce avant même la date officielle du début du déconfinement progressif : – Parmi les premiers à la pratiquer, dès début avril, le tabac du quartier au 21 rue de la Butte aux Cailles (pas bar tabac, non, tabac tout court). – Puis des restaurants-bars (le Mêlécasse 12 rue de la Butte aux Cailles et le Soyouz 11 rue de l’Espérance), vendant à manger et à boire (mais pouvant servir à boire sans manger). – Et « Chez Mamane » 27, rue des Cinq Diamants annonce la vente à emporter à partir du 1er mai. – On voit aussi beaucoup de mouvement à « La taverne de la Butte » 13 rue de la Butte aux Cailles et au « Plug in café », 60 rue Gérard qui appartiennent au même propriétaire et a subi par le passé différents fermetures administratives.
D’autres suivront et très rapidement l’enfer des bars revivra à la Butte aux Cailles dans cette voie qui vise à contourner le processus de progressivité prévu. Ce pourquoi nous avons interrogé le commissariat et la Mairie (dont le service de la DPSP) le 25 avril sur les règles à respecter.
De lourdes responsabilités sont en jeu.
Les citoyens qui n’ont pas l’heur d’être soutenus par des lobbies économiques puissants veulent être pris en considération après cette crise qui a montré que c’est bien eux qui ont de multiples façons permis de limiter les inconvénients de la pandémie.
Notre message s’adresse aux bars et autres usagers du quartier. Mais il s’adresse, comme celui de l’association Réseau Vivre Paris ! formellement à ceux qui ont pour mission de veiller à contrôler les pratiques des commerçants et usagers de la voie publique : le temps des aberrations consistant à organiser ou laisser faire l’animation nocturne sur la voie publique est révolu. Depuis longtemps, notre association de quartier en appelle à un développement durable et donc en appelle à un développement économique qui se fasse tout à la fois dans le respect des droits fondamentaux des habitants du quartier (sommeil, repos, santé), des intérêts bien compris de la clientèle des établissements ou autres usagers du quartier (lutte contre l’alcoolisation et autres addictions dont le quartier est un foyer notoire) et celui de l’intérêt de la collectivité toute entière (bombe à retardement sociale et financière des troubles du sommeil ou addictions et de l’habitude de bafouer la Règle).
Les établissements doivent, pour ce qui les concerne, respecter la réglementation en tous points : jauge, horaires, salubrité, transparence fiscale et autres. La vente à emporter doit être interdite comme modalité accessoire d’exploitation des établissements. Rien qu’avec cela, nos nuits ne seraient plus perturbées autant que l’ont révélé les mesurages faits par les capteurs de bruit Bruitpaif dans la période qui a précédé le confinement (cf. lien en début de lettre et aussi reportage FR3).
Dans l’attente très attentive de vos réponses concernant l’orientation de vos politiques et les mesures concrètes prévues pour les appliquer, je vous prie de recevoir, Monsieur le Préfet de police, Madame la Maire de Paris, Madame la commissaire central et Monsieur le Maire d’arrondissement, mes salutations les plus distinguées.
Bruitparif a publié une étude sur les effets du confinement sur le bruit en Ile-de-France. Les 150 stations de mesure de Bruitparif déployées en Île-de-France dans des contextes variés sont unanimes et confirment ce que chacun a pu constater : avec le confinement décrété en raison de l’épidémie de Covid-19, un silence inhabituel a envahi l’Île-de-France et notamment sa zone urbaine dense. La raison en est simple : la très forte baisse des émissions sonores d’origine anthropique en lien avec la diminution drastique des trafics routier, aérien et même ferroviaire, l’arrêt des chantiers et la fermeture de nombreuses activités et lieux festifs (bars, restaurants et établissements diffusant des sons amplifiés).
Un passage de cette étude a particulièrement retenu notre attention : les quartiers habituellement animés la nuit sont désormais très calmes. Les nuisances sonores ont disparu des quartiers animés de la capitale, qui comptent de nombreux bars et restaurants ou établissements habituellement fortement fréquentés en soirée et en début de nuit. Ainsi, selon les résultats des stations de mesure déployées par Bruitparif dans certains de ces quartiers, les baisses de décibels atteignent en moyenne 8 à 16 décibels sur le créneau compris entre 22 heures le soir et 2 heures du matin. Les soirs de week-end (vendredi et samedi soirs), la chute est encore plus marquée avec de 11 à 20 décibels de moins selon les quartiers.
Ce graphique extrait du rapport de Bruitparif en dit long sur les nuisances sonores générées par les bars et leurs clients et auxquelles sont exposés les riverains.
A titre d’information, pour des niveaux d’exposition à des niveaux supérieurs à 40 dB(A) la nuit et à 50-55 dB(A) en journée, l’Organisation Mondiale de la Santé considère que des effets extra-auditifs du bruit peuvent se manifester : troubles du sommeil, gêne, risques cardiovasculaires accrus, difficultés de concentration et retards dans les apprentissages. Un niveau sonore de 50dB correspond à une conversation à voix normale, 60dB à une conversation à voix forte et 70dB à une salle de classe bruyante. Les habitants du quartier des Enfants Rouges, de la place Sainte-Catherine, de la Butte aux Cailles ou du Bassin de la Villette subissent en moyenne un niveau sonore équivalent à une conversation à voix forte. Quant aux habitants du quartier des Halles ils vivent (et essaient de dormir) dans une salle de classe bruyante. Du fait du confinement et de l’absence de consommateurs à l’extérieur le niveau sonore est provisoirement celui d’un appartement calme. Comme l’illustre parfaitement le graphique, la présence sur l’espace public des clients des bars transforme, de par leur comportement irrespectueux, un appartement calme en une salle de classe bruyante, dans laquelle il est impossible de dormir sereinement. Le bruit pénètre dans les domiciles fenêtres à double vitrage fermées, recouvre une musique douce et rend difficile l’endormissement, sans compter les réveils conscients ou inconscients par les pics avec les conséquences mentionnées plus haut.
Peut-on espérer des modifications de comportement chez les consommateurs et surtout un comportement plus citoyen et plus respectueux de leur environnement de la part des bars une fois passée la pandémie ? Mais surtout nous attendons des autorités qu’elles contraignent les bars à respecter la loi après la crise sanitaire du Covid-19.
* Le réseau Vivre Paris! remercie Bruitparif pour le travail de mesurage et de diagnostic accompli dans nos quartiers. Merci également de nous avoir permis de publier le graphique des relevés sonores dans les quartiers animés.
L’association Réseau Vivre Paris ! ne peut pas laisser sans réponse les propos des commerçants rapportés dans un article publié le 9 septembre dernier par le magazine Marianne, sous la plume d’Alexandra Saviana. Dédié par son intitulé aux radars antibruit contre des véhicules, cet article aborde en réalité largement la question des capteurs sonores Bruitparif (les « méduses ») installés dans divers quartiers de Paris où l’agitation nocturne est devenue le problème numéro 1 de la plupart de leurs habitants. Voici la réponse du Réseau et de l’association Les Riverains de la Butte aux Cailles aux critiques d’un commerçant de la Butte aux Cailles rapportées par l’article.
1ère affirmation du commerçant : « C’est du flicage. Nous n’avons pas besoin de caméras-micros pour savoir quels établissements sont les plus bruyants » :
Sur la possibilité de savoir qui fait du bruit : d’une certaine manière, effectivement, tout le monde sait d’où viennent les problèmes et dans le meilleur des mondes possible, on n’aurait pas besoin des « méduses ». Ce d’autant plus que les riverains se plaignent de ce qui se passe sur la voie publique, la Butte aux Cailles étant devenue une sorte de vaste terrasse à ciel ouvert en soirée.
Mais, dans le vrai monde, il se trouve en réalité que personne ne veut le clarifier et citer des noms. La question est discutée depuis près de 20 ans car la dégradation du cadre de vie s’est progressivement aggravée. Mais les commerçants adoptent pour la plupart d’entre eux une forme de solidarité passive qui empêche toute individualisation des situations ; la mairie dit qu’elle n’a pas compétence ; le commissariat ne veut généralement pas constater l’évidence. Face à ces postures et en contrepoint la montée en puissance du malaise et des plaintes des habitants, les capteurs sont donc l’outil indispensable pour clarifier la situation en toute objectivité.
Sur le flicage par des caméras-micros : cette qualification du dispositif « méduses » employée par le commerçant est péjorative et tendancieuse.
En effet, l’objectif du dispositif est de protéger les Parisiens victimes d’atteintes à leurs droits fondamentaux : trouble à leur sommeil et plus généralement impossibilité de se reposer dans leur domicile. La liberté du commerce et le bon plaisir des clients des établissements ou autres usagers des quartiers « festifs » qui sont invoqués par ceux qui ne veulent pas des « méduses » ne peuvent en aucun cas supplanter la prise en considération des droits des victimes.
Visant à déterminer les sources des nuisances pour ensuite les traiter et rétablir des conditions de vie normales aux habitants et une action dont les moyens sont parfaitement proportionnés à l’objectif d’ordre public visé. Les enregistrements sonores et les photographies (pas de caméras donc) sont organisés dans le strict respect du règlement des données personnelles, comme l’a d’ailleurs précisé un article mieux informé de Mediapart.
2ème affirmation du commerçant : « En installant ces capteurs, ils vont condamner tout le quartier. Il n’y aura plus de bruit, mais il n’y aura pas de commerces non plus ! « .
On est ici dans le registre coutumier de la défense du commerçant qui prétend à une liberté sans bornes autre que celles fixées par sa clientèle lorsqu’elle permet d’accroître ses profits. Dans ce registre, l’économique supplante le social. Dans ce registre, on manipule l’interlocuteur, ici en menaçant les usagers des établissements de la Butte aux Cailles de disparition (à noter le « ils » dans « ils vont condamner »).
Comme si ces établissements pouvaient n’être rentables que par une exploitation qui se répand sur la voie publique sans aucune gestion responsable de la part des commerçants. Les pratiques dénoncées par les riverains à la Butte aux Cailles sont : la vente à emporter dans des gobelets consignés ou jetables jusque 2h00 (avec des attroupements de dizaines de personnes en plus des terrasses autorisées), qui est le fait de 12 établissements ; les vitrines repliables et le maintien en position ouverte des portes des établissements, y compris lorsque de la musique amplifiée est diffusée ; l’exploitation de terrasses sans aucun contrôle des comportements de la clientèle.
Si les commerçants respectaient leurs obligations, il n’y aurait plus un bruit insupportable pour le voisinage et les commerces capables d’offrir des prestations de qualités contribueraient en harmonie à la vie économique du quartier.
Quand ne sera-t-elle plus un haut lieu de l’alcoolisation?
Mise à jour du 13/07/2019 (voir en fin d’article)
L’association Les Riverains de la Butte aux Cailles a vivement réagi à l’annonce d’une opération de promotion d’alcool pendant 3 jours et 3 nuits sur la voie publique en coordination avec 3 établissements du quartier. Elle a tout de suite compris que la fraicheur et la sensibilisation au réchauffement climatique en Ville mis en avant par la société GET FRESH n’étaient qu’un faux nez. Elle a donc en alerté dès le 7 juillet la mairie d’arrondissement ainsi que la direction de l’urbanisme de la Ville, le commissariat et la DPSP, de même que la Préfecture de police de Paris via l’association Réseau Vivre Paris !
Alors que le dispositif était déjà avancé (façades d’immeubles et mobilier public peints en vert chlorophylle, trottoirs et chaussée en voie d’être revêtus du même vert et de blanc), un compresseur faisant un bruit infernal a été mis en route vers 23 H00 la nuit des 9 à 10 juillet et devait fonctionner une grande partie de la nuit. Á quoi des riverains ont réagi immédiatement, obtenant le stoppage de la machine sous la pression d’un appel à la police. Ce dont la mairie et le commissariat ont été tenus au courant.
Il s’est avéré que la seule autorisation obtenue par la société GET FRESH était une autorisation de tournage entre les 11 et 14 juillet, d’un film délivrée par un service ad hoc de la mairie centrale. Sans doute n’avait–on pas vu la manœuvre pourtant grossière… Quoi qu’il en soit, il n’y a eu aucune demande d’avis adressée à la mairie d’arrondissement, ce qui correspond sans conteste à un véritable dysfonctionnement entre les différents services de la Ville.
Le maire du 13è, Jérôme COUMET, est quant à lui intervenu très efficacement et a répondu à notre demande en faisant annuler dès le 10 au soir juillet la partie de l’opération qui consistait à offrir des boissons alcoolisées Get 27, l’installation sur la voie publique étant déposée le 11 juillet (voir courrier de M. Jérôme Coumet). La police municipale a été très présente à cette occasion. L’action du maire satisfait donc les habitants de notre quartier à forte densité résidentielle qui souffrent des nuisances quotidiennes liées à la présence de 34 établissements, dont 12 qui vendent de l’alcool à emporter.
Pour autant, l’association Les Riverains de la Butte aux Cailles interroge.
On ne peut manquer de remarquer que les 3 établissements qui ont participé à l’opération n’usent pas des modes d’exploitation les plus nuisibles aux habitants. Ils ne vendent pas à emporter (et l’un d’eux aucun alcool), ferment moins tard que ceux qui agitent les nuits du quartier (l’un d’eux ferme même tôt en soirée) et pourtant ils ont été stoppés dans leur élan de participer à une opération publicitaire ponctuelle. Or, on aimerait voir autant de détermination de nos élus contre les tapages en terrasses ou ceux liés à la vente d’alcool à emporter.
Ce qui, pour ne parler que de ce qui est strictement dans les compétences municipales, supposerait d’une part un déploiement d’agents de la DPSP mieux proportionné à l’importance des nuisances, spécialement au-delà de 22h00 et au moins une heure encore après l’heure de fermeture des établissements (donc jusque 3h00). On attendrait d’autre part que le maire s’attaque plus largement à une source majeure d’alcoolisation, de nuisances sonores et de malpropreté (déjections diverses sur la voie publique…) dans notre quartier : notre association espère donc son soutien en faveur d’un arrêté préfectoral interdisant en soirée la vente à emporter par les bars ou resto-bars ou épiceries et supérettes ainsi que la consommation d’alcool sur la voie publique, hors cadre des terrasses autorisées par la Ville.
Il faudra au moins cela pour, à la veille des élections, convaincre ceux qui depuis tant d’années souffrent de la mauvaise gestion de l’espace public qu’une réelle volonté politique de la mairie existerait en vue de durablement restituer aux habitants de la Butte aux Cailles un cadre de vie juste normal et donc compatible avec le repos dont chacun a un besoin vital, sans confrontation quotidienne à la malpropreté qu’engendrent les mauvais usages actuels du quartier par trop de ses exploitants et usagers.
LaTribune du Net : Paris : une célèbre rue de la capitale entièrement repeinte en vert… Un choix qui fait polémique A noter que le Parisien dit en passant que le maire du 13ème a été « alerté par les riverains » mais sans les nommer. Sur le Tribune du Net cette phrase qui dit tout : « Les passants, quant à eux, sont séduits par ce nouveau « hot-spot » estival parisien et sont nombreux à inonder leur compte Instagram de clichés pris dans cette rue verte, qui le restera jusqu’au 14 juillet. » Les passants sont bien sûr des clients des bars et non des riverains. Et le coup de com’ est réussi puisque les clichés sont sur Instagram. GET27 fait faire sa campagne de pub par les autres tout en bafouant en toute impunité la loi Evin !