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Place du Tertre : 60 millions de Piétons dépose une requête contre la Mairie de Paris

L’association 60 millions de Piétons, membre du Réseau Vivre Paris, a déposé une requête auprès du Tribunal Administratif de Paris contre la Mairie de Paris concernant l’occupation à 80% du terre-plein de la place du Tertre à Montmartre par les restaurateurs. Le plan de la place du Tertre* sur lequel les terrasses accordées figurent en jaune est clair : cette place est devenue une gigantesque terrasse.
La question est simple : ces terrasses sont-elles conformes à la législation ? 60 millions de Piétons demande tout simplement que « une régularisation » de la situation. « La situation de la place du Tertre est symptomatique des abus que nous constatons à travers la capitale en matière de terrasses« , selon Laurent Jeannin-Naltet, vice-président de l’association, qui est confiant quant à l’issue de ce recours. Et il ajoute : « Comment les piétons peuvent-ils circuler dans de telles conditions ? Est-il normal que ces terrasses occupent 80 % des 740 m2 du terre-plein central ? Pour notre part, nous pensons que c’est totalement illégal. Notamment parce que le règlement stipule qu’au moins 1,60 m doit être laissé libre entre chaque arbre et les installations. Ce qui n’est pas le cas. Le tribunal devra nous dire si les autorisations accordées sont valides. »
Le recours devrait être examiné dans le courant de l’année 2019.

Lire l’article du Parisien du 15 novembre 2018
A consulter également : 60 Millions de Piétons et la marche à suivre concernant les terrasses abusives parisiennes ainsi que Un projet qui va défigurer la Place du Tertre
* les autorisations de terrasses sont consultables en ligne

Tourisme de masse : le revers de la médaille

Sur le site de l’association Marais-Louvre, deux articles qui traitent du tourisme de masse et de ses conséquences.
Le premier se penche sur les locations saisonnières (La folie des locations saisonnières gangrène le quotidien des habitants). Dans ce passage tout est dit sur les conséquences pour les quartiers concernés :
Les habitants des centres villes, en particulier à Paris mais aussi ceux dans d’autres villes d’Europe font état d’un mal grandissant devenant de plus en plus insupportable. Certains commencent à quitter leurs quartiers, quasiment chassés qu’ils sont par les touristes et autres fêtards qui ont envahi leurs immeubles, ont transformé leur quotidien et sont source d’une évolution non souhaitée de leur quartier. Les commerces de bouche et traditionnels ont cédé la place aux enseignes de mode et aux bars avec des terrasses bruyantes, les valises à roulettes au bruit insupportable encombrent l’espace.
Le second (Faut-il se réjouir des records de fréquentation atteints en matière de tourisme ?) met en avant les conséquences de la trop grande fréquentation touristique de Paris :
Personne, qu’il s’agisse de journalistes, de professionnels et d’élus en charge des questions du tourisme, personne ne mentionne, au regard de ces résultats, l’envers du décor que sont les dommages subis par les habitants dans leur vie quotidienne, le fléau des locations touristiques et les nombreux désordres dont nous faisons régulièrement état. Il n’est pas fait mention, sinon très peu, de la saturation qui frappe le centre de Paris.

Pourquoi Paris est-elle l’une des métropoles les plus bruyantes au monde ?

Un article d’Atlantico alerte sur les conséquences de la pollution sonore à partir de l’exemple de Paris: « Pollution sonore : mais pourquoi Paris est-elle l’une des métropoles les plus bruyantes au monde (et ne croyez pas que ça relève juste de l’inconfort, c’est dramatique pour la santé) ? »
Une étude de l’OMS souligne les nombreux risques médicaux préoccupants qu’entrainent une surexposition aux bruits (AVC, obésité…). Des risques que les Parisiens devraient prendre au sérieux.

Il est intéressant de constater combien « nos thèmes » : la pollution délétère du BRUIT, les effets pernicieux de la politique d’attractivité à tout prix et les dégâts collatéraux de la « vie nocturne » commerciale trouvent un écho dans la presse, qu’ils n’avaient pas il y a cinq ans.

Quelques extraits de l’article…

Il y a aussi le fait que dans les villes touristiques comme Paris, on a de plus en plus tendance, pour développer la vie nocturne, à mettre en place des quartiers festifs qui posent aussi de réels problèmes en termes de troubles du sommeil. Il y a des conflits d’usage entre la volonté de développer l’attractivité de la ville la nuit et le fait que les riverains qui habitent dans ces zones-là veulent tout simplement dormir !

La pollution sonore est assez insidieuse, parce que les premières conséquences sont la gêne au quotidien, le stress ou les troubles du sommeil, les deux derniers ayant des conséquences sur les risques cardio-vasculaires. Mais il est difficile pour autant de lier le bruit et un AVC. C’est un aggravateur des risques cardiovasculaires qui est difficile à quantifier.
Il y a aussi les facteurs en termes de perte de productivité au travail, ou peut engendrer plus d’accidents sur la route. Bref le bruit peut avoir des conséquences multiples, et c’est pour cela que jusqu’à présent aujourd’hui on ne le quantifie pas de la même manière que la pollution qui provoque asthme, bronchiolites et autres qu’on relie plus facilement.
C’est pourquoi les gens l’on longtemps considéré comme une simple dégradation de la qualité de vie.


Heureusement, c’est en train de changer, des études convergent et commencent à montrer que cela a des impacts. Les études de l’OMS nous ont permis de faire un calcul d’estimation qui nous fait considérer que sur l’agglomération parisienne, on perdait chaque année 75000 années de vie en bonne santé du fait du bruit, pour des raisons de stress, de mauvais sommeil ou autre. Si on rapporte cela à un individu sur une vie entière, c’est de l’ordre de 7 mois de vie perdus en moyenne pour une personne de l’agglomération parisienne. Et pour une personne exposée, cela peut aller jusqu’à 18 mois : ce n’est donc pas négligeable.
Attention, ce ne sont pas des années de vie perdues, mais des années de bonne santé perdues. Mais ces évaluations sont probablement très sous-estimées parce qu’on connaît encore assez mal les rapports avec les risques cardio-vasculaires par exemple. On devrait donc réévaluer ces données dans les prochaines.

Article original

Non Paris ne doit pas être la ville de la fête permanente

Article paru sur le site de Marais-Louvre

La question de faire de Paris et plus particulièrement des arrondissements du centre, la ville de la fête parmi les plus attractives d’Europe, est une véritable plaie pour les habitants. Tous ne sont pas contre la fête mais ils constatent le niveau de dégradation de la vie quotidienne désormais atteint dans certains quartiers. Ils n’en peuvent plus, trop c’est trop, en particulier la nuit. Malgré cela, la mairie continue à encourager ce type d’amusement au travers de subventions (à des organisations ou des associations à l’origine d’activités festives) ou de sites dédiés (le long des quais par exemple), quand elle n’est pas elle-même directement l’organisatrice. N’a-t-elle pas nommé dans son équipe un responsable de la nuit, dès la mise en place de la présente mandature ?
La fête est en réalité organisée pour l’essentiel au profit des touristes fêtards et non pour les parisiens, si ce n’est les commerçants intéressés par cette activité liée aux noctambules.
L’afflux de touristes est suffisant, était-il besoin qu’un ministre des Affaires étrangères, en charge aussi du tourisme, installe il n’y a pas si longtemps une mission de soi-disant experts afin d’accroitre l’attractivité nocturne de la capitale ?
Doit-on considérer que cette volonté affichée de vouloir faire de Paris un synonyme de fête répond à une forme d’idéologie, ou est-ce plutôt le résultat de la concurrence avec d’autre grandes villes d’Europe ? Ou bien faut-il y voir de la pure démagogie à l’égard d’une jeunesse désœuvrée qui noie son mal-être dans l’alcool et la drogue ou se détend de cette nouvelle façon ?
Les principales victimes demeurent les habitants dont la santé est fragilisée par des nuits d’insomnie. De plus en plus de parisiens (particulièrement du centre) que ces évolutions importunent, préfèrent quitter Paris pour la banlieue ou la province plus calme. Désabusés, d’avoir dû payer des impôts locaux dont ils n’ont eu pour retour que désagréments, ils rendent les armes à leur corps défendant, impuissants à contrer l’évolution de leurs quartiers.
La mise en place de la DPSP (Direction de la Prévention de la Sécurité et de la Protection du Public) rattachée directement à la Maire de Paris n’a pas vraiment changé les choses même depuis la création d’une brigade de nuit.
Une telle situation ne peut plus durer, les parisiens importunés doivent être écoutés sans faux semblants et sans incantations qui n’ont mené à rien. Il faut de vraies actions sur le terrain en lien avec la police et les habitants. La perspective des élections municipales ne devrait pas laisser les élus plus longtemps indifférents.

Dominique Feutry, président de l’association Marais-Louvre

La folie des locations saisonnières gangrène le quotidien des habitants

Article paru le 29 octobre 2018 sur le site de l’association Marais-Louvre

La récente condamnation par le tribunal d’instance d’un locataire qui doit rembourser à son propriétaire la totalité des gains empochés illégalement durant 7 ans (plus des dommages et intérêts fixés à 2 000 €) en ayant loué via Airbnb un appartement qui ne lui appartenait pas, est une nouvelle illustration de l’industrie florissante des plateformes de location saisonnière. Un gain rapide peu taxé car pas toujours déclaré qui peut arrondir bigrement des fins de mois difficiles comme des bourses déjà bien garnis.

Les habitants des centres villes, en particulier à Paris mais aussi ceux dans d’autres villes d’Europe font état d’un mal grandissant devenant de plus en plus insupportable. Certains commencent à quitter leurs quartiers, quasiment chassés qu’ils sont par les touristes et autres fêtards qui ont envahi leurs immeubles, ont transformé leur quotidien et sont source d’une évolution non souhaitée de leur quartier. Les commerces de bouche et traditionnels ont céder la place aux enseignes de mode et aux bars avec des terrasses bruyantes,les valises à roulettes au bruit insupportable encombrent l’espace.

La mairie de Paris a commencé à bouger mais tardivement. Elle n’a pas voulu voir, malgré les mises en garde, les dangers de la montée des locations saisonnières et de son soutien inconditionnel à faire de Paris la capitale d’Europe dédiée à la fête, surtout nocturne, avec toutes les conséquences prévisibles que tout un chacun doit malheureusement subir aujourd’hui. Baisse de l’offre de logements, montée des nuisances liées au bruit (la nuit en particulier) avec ses effets dévastateurs sur la santé touchée aussi par l’explosion de l’alcoolisme chez les jeunes et la consommation de drogue. Parallèlement le constat est sans appel sur l’insécurité et la malpropreté partout prégnante. Développer le tourisme est louable pour notre économie, mais il ne doit pas se développer de façon anarchique.

Les incantations des élus sont sans grand effet et les contrôles sur les locations saisonnières présentés à grands renforts de publicité arrivent non seulement bien tard, mais ont des effets très limités tant le mal est instillé partout ! Il faudra mener une politique d’une autre ampleur, davantage écouter les Parisiens, pour contenir ces évolutions et réduire l’emprise tentaculaire de leurs conséquences multiples. Le tribunal ne s’est pas trompé en infligeant une amende exemplaire qui doit sonner comme la glas de la fin de partie. Sera t-il entendu ?

Dominique Feutry, président de l’association Marais-Louvre

102 dB ou la politique des tout petits pas

L’article de Daniel Ehret, ci dessous, s’inscrit dans la continuité de celui qu’Anne Penneau avait écrit pour le Réseau en novembre 2017 : Défense en faveur du décret qui régit la diffusion de musique amplifiée sur la voie publique et nouvelle alerte à propos des bruits de voix sur la voie publique, texte qui mentionnait à l’époque : « Depuis la loi Santé de 2016, l’article L. 1336-1 du code de la Santé publique prévoit que les activités impliquant la diffusion de sons à un niveau sonore élevé (musique amplifiée ou non, voix d’acteurs ou présentateurs par exemple), dans tout lieu public ou recevant du public, clos ou ouvert, doivent être exercées de façon à protéger l’audition du public et la santé des riverains. »


Voici que le 7 août 2017, dans une continuité qu’il faut aussi saluer, le ministère a parachevé le dispositif légal et pris le décret 2017-1244, nécessaire à l’application de la loi, qui a été intégré dans la partie réglementaire du code de la Santé publique. Ce décret est applicable à partir du 10 octobre 2018.


102 dB ou la politique des tout petits pas

Le décret du 7 août 2017, portant abaissement du niveau de décibels dans les établissements fermés diffusant de la musique amplifiée, n’a vraiment rien à voir avec une volonté ambitieuse de remédier un jour d’une manière durable au phénomène mondialisé de l’envahissement sonore. L’écart entre 105 et 102 dB peut faire illusion, surtout si, pour argumenter scientifiquement cette baisse, on convoque le système complexe des algorithmes, auquel je n’entends pas grand-chose, à l’instar d’une forte majorité de mes contemporains. Soutenir, comme on le lit un peu partout, que cet écart puisse correspondre à une réduction de 50% du niveau sonore, voilà qui n’a guère de sens, puisque cette nouvelle limite réglementaire de pression acoustique reste largement dans une zone où l’ouïe est en grand danger.

Le bruit, phénomène retors
Il s’agit là, une fois encore, de masquer la réalité d’une problématique ne se réduisant pas au seul mesurage de la pression acoustique. Le bruit est un phénomène retors, qui a plus d’un tour dans son sac ! Il fait mine d’être admis par des milliards d’oreilles, quand il n’est qu’enduré. Il fait croire qu’on le supporte, alors qu’il vous détruit insidieusement la fonction auditive. Sans même parler des graves conséquences sur les systèmes nerveux et cardio-vasculaire…
Bien sûr qu’on peut se réjouir d’un décret qui va dans le sens que souhaitent les trop rares associations qui sensibilisent le public à l’exponentiel et planétaire croissance de la pollution sonore. Mais 3dB de moins, c’est d’autant plus dérisoire que les 105dB d’avant n’étaient que rarement respectés. En bonne logique, ceux très majoritaires qui ne respectaient pas l’ancienne limitation, respecteront encore moins la nouvelle. Pourquoi ne peut-on plus écouter de la musique en se limitant à 80dB, comme c’était le plus souvent le cas il y a trente ou quarante ans et avant, ce que rappelle fort à propos un ancien acousticien, interrogé à ce sujet par deux quotidiens alsaciens ?…
Le problème en France, c’est le non-respect des textes !… Je garde en mémoire l’exigence du groupe de rock Motörhead, invité il y a quelques années à Sélestat par un festival organisé au mois de juillet en plein-air et durant trois nuits consécutives, de 20 h à 6 h du matin (!!!), à une centaine de mètres des premières habitations d’un vaste lotissement péri-urbain. Le leader de cette formation mondialement connue a réclamé 130 dB ou rien. L’organisateur du festival s’est plié à cette exigence démentielle, la police nationale s’est empressée de ne pas intervenir et la municipale ne travaille plus après 20 h !… Résultat : des centaines de proches riverains ont été contraints de supporter trois nuits à peu près blanches, des dizaines de familles ont choisi de s’exiler durant toute la durée du festival. Les autres habitants de Sélestat se sont vus obligés de fermer toutes leurs fenêtres, malgré la touffeur nocturne…

Intensité, durée et répétition
Quand on sait que les durées limites d’exposition au bruit ont été déterminées de façon scientifique et que les « clients » des concerts où l’on recourt à l’amplification abusive ne devraient pas s’exposer plus d’une heure à un niveau supérieur à 100 dB, comment se satisfaire d’une avancée aussi minuscule que celle qui consiste à réduire de 3dB le seuil légal de pression acoustique ? Les associations doivent rappeler et rappeler encore que le bruit intense doit certes être combattu, mais que la répétition et la durée sont des paramètres beaucoup plus préoccupants, parce qu’ils agissent sournoisement sur la santé, sans envoyer le signal de douleur que l’intensité délivre immanquablement, sauf si cette dernière tombe dans l’oreille d’un(e) sourd(e) ! Les éclats de voix et autres manifestations physiques, répétitifs, inscrits dans des durées nocturnes, en provenance d’êtres humains oublieux des autres vivants, peuvent être aussi délétères pour ceux qui les subissent, que les décibels le sont pour les pratiquants réguliers de ce que des sociologues, des élus et des industriels de la nuit ont convenu d’appeler « la vie nocturne ».
La France se situe parmi les nations les plus productrices de lois et règlements qui ne seront pas appliqués ! Dans le pays des droits de l’homme (mais c’est pire dans ceux du sud européen), la liberté du commerce est bien mieux protégée que la santé publique…
Malgré les constats qui précèdent, et pour éviter de sombrer dans une vilaine déprime, les associations et les gens « éveillés » ont le devoir moral de continuer à dénoncer les entorses aux textes dont se rendent complices les décideurs publics. A force de couvrir toutes sortes d’abus, ils pourraient finir par ne plus en être conscients, surtout si, cédant à la lassitude, les lanceurs d’alerte devaient relâcher la pression. Et là, ce serait la porte ouverte au pire du pire.

Daniel EHRET, président du Centre Antibruit d’Alsace de 2008 à 2015, année de la dissolution de son association, privée des fonds publics qui lui avait permis d’être efficace pendant 45 ans.

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