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Les bars et leurs clients : entre 8 et 20dB supplémentaires

Bruitparif a publié une étude sur les effets du confinement sur le bruit en Ile-de-France. Les 150 stations de mesure de Bruitparif déployées en Île-de-France dans des contextes variés sont unanimes et confirment ce que chacun a pu constater : avec le confinement décrété en raison de l’épidémie de Covid-19, un silence inhabituel a envahi l’Île-de-France et notamment sa zone urbaine dense. La raison en est simple : la très forte baisse des émissions sonores d’origine anthropique en lien avec la diminution drastique des trafics routier, aérien et même ferroviaire, l’arrêt des chantiers et la fermeture de nombreuses activités et lieux festifs (bars, restaurants et établissements diffusant des sons amplifiés).

Un passage de cette étude a particulièrement retenu notre attention : les quartiers habituellement animés la nuit sont désormais très calmes. Les nuisances sonores ont disparu des quartiers animés de la capitale, qui comptent de nombreux bars et restaurants ou établissements habituellement fortement fréquentés en soirée et en début de nuit. Ainsi, selon les résultats des stations de mesure déployées par Bruitparif dans certains de ces quartiers, les baisses de décibels atteignent en moyenne 8 à 16 décibels sur le créneau compris entre 22 heures le soir et 2 heures du matin. Les soirs de week-end (vendredi et samedi soirs), la chute est encore plus marquée avec de 11 à 20 décibels de moins selon les quartiers.

Ce graphique extrait du rapport de Bruitparif en dit long sur les nuisances sonores générées par les bars et leurs clients et auxquelles sont exposés les riverains.

A titre d’information, pour des niveaux d’exposition à des niveaux supérieurs à 40 dB(A) la nuit et à 50-55 dB(A) en journée, l’Organisation Mondiale de la Santé considère que des effets extra-auditifs du bruit peuvent se manifester : troubles du sommeil, gêne, risques cardiovasculaires accrus, difficultés de concentration et retards dans les apprentissages.
Un niveau sonore de 50dB correspond à une conversation à voix normale, 60dB à une conversation à voix forte et 70dB à une salle de classe bruyante. Les habitants du quartier des Enfants Rouges, de la place Sainte-Catherine, de la Butte aux Cailles ou du Bassin de la Villette subissent en moyenne un niveau sonore équivalent à une conversation à voix forte. Quant aux habitants du quartier des Halles ils vivent (et essaient de dormir) dans une salle de classe bruyante. Du fait du confinement et de l’absence de consommateurs à l’extérieur le niveau sonore est provisoirement celui d’un appartement calme. Comme l’illustre parfaitement le graphique, la présence sur l’espace public des clients des bars transforme, de par leur comportement irrespectueux, un appartement calme en une salle de classe bruyante, dans laquelle il est impossible de dormir sereinement. Le bruit pénètre dans les domiciles fenêtres à double vitrage fermées, recouvre une musique douce et rend difficile l’endormissement, sans compter les réveils conscients ou inconscients par les pics avec les conséquences mentionnées plus haut.

Peut-on espérer des modifications de comportement chez les consommateurs et surtout un comportement plus citoyen et plus respectueux de leur environnement de la part des bars une fois passée la pandémie ? Mais surtout nous attendons des autorités qu’elles contraignent les bars à respecter la loi après la crise sanitaire du Covid-19.

* Le réseau Vivre Paris! remercie Bruitparif pour le travail de mesurage et de diagnostic accompli dans nos quartiers. Merci également de nous avoir permis de publier le graphique des relevés sonores dans les quartiers animés.

Le cas Hocquard : lettre ouverte à Mme la Maire de Paris

OBJET : Demande d’écartement de M. Frédéric HOCQUARD de fonctions relatives au développement de la vie nocturne parisienne

Madame la Maire, 

Cette lettre ouverte vous est adressée en votre qualité de maire de Paris et de candidate aux municipales. Il a pour objet de vous demander formellement que Monsieur Frédéric Hocquard soit démis de ses fonctions actuelles de président du Conseil de la nuit et qu’il n’ait plus à l’avenir aucune responsabilité dans une instance quelconque se rapportant au développement de la vie nocturne à Paris.

Cette demande est provoquée par le fait que M. Hocquard a, via son compte Twitter, assuré la promotion  d’un article du journal Le Monde du 15 mars intitulé « C’est une dernière nuit, une nuit historique » : le soir où la France est passée au « stade 3 » pour lutter contre le coronavirus », sous la plume de Pascale Robert-Diard,  Raphaëlle Bacqué,  Richard Schittly,  Solenn de Royer et Ulysse Bellier.

Notre grief tient en premier lieu au fait que ce texte témoigne d’une forte empathie envers ceux qui ont désobéi à l’injonction de confinement décidée par le Président de la République et son gouvernement. M. Hocquard promeut donc un discours complaisant envers la désobéissance civique, l’absence de solidarité, des comportements propres à aggraver le risque sanitaire du Covid-19.

Très habilement rédigé, l’article de presse n’ignore pas totalement l’injonction. Mais il ne fait qu’effleurer implicitement son bien-fondé,  pour s’appesantir sans discontinuité sur les états d’âme de ceux à qui il est devenu interdit de se rassembler dans les bars et autres établissements en soirée. Sa conclusion illustre sa tonalité : « Sur les trottoirs, il y a soudain un peu de crainte, de tristesse et déjà de la nostalgie. Un couple envoie un baiser − à distance réglementaire − au patron qui ferme sa caisse : « On ne sait pas quand on se reverra »… ». Les auteurs de ce texte ont usé d’une liberté d’expression qu’il ne s’agit pas de contester. Mais, ce que l’on conteste, c’est qu’un élu, qui plus est lorsqu’il est par ailleurs président du Conseil de la nuit fasse fi de son devoir car il lui est bien évidemment interdit de promouvoir ledit texte. Ce, y compris dans le cadre d’une diffusion réservée à ses abonnés, qui n’a rien de privé à en juger par le nombre desdits abonnés et par le fait que l’élu s’y exprime très clairement en tant que personne publique.

Notre grief concernant cette publication s’appuie en second lieu sur une appréciation contextuelle de l’acte de promotion dudit article de presse que nous dénonçons.

Depuis plusieurs années, nous nous sommes adressées maintes fois à vous-même et votre Cabinet pour dénoncer la posture déséquilibrée de M. Hocquard lors des réunions et échanges relatifs au fonctionnement du Conseil de la nuit. 

Après quoi, nous avons certes observé que l’élu maitrisait mieux son discours. Mais malgré cette apparente rectification, le déséquilibre des positions de M. Hocquard en faveur des établissements n’a cessé de s’exprimer, au point de lancer un appel aux citoyens pour défendre un établissement contre une action de la Préfecture de police. Sur notre site vous trouverez d’autres précisions sur ce que nous dénonçons et qui sont elles aussi édifiantes (Le bilan de Frédéric Hocquard).

Dans ce contexte, la promotion de l’article du Monde précité ne constitue pas une simple erreur, ni même une simple faute de la part de M. Hocquard. Elle est une faute lourde. 

Nous vous demandons, Madame la Maire de Paris, d’en tirer toutes les conséquences si vous êtes réélue, en insistant sur le fait que l’association Vivre Paris! n’abandonnera pas son objectif d’une administration du développement de la vie parisienne nocturne équilibrée par les élus du peuple.

Nous vous prions de recevoir, Madame la Maire, nos salutations les plus distinguées.

L’association Réseau Vivre Paris!

Et si les maires avaient le pouvoir de fermer les bars pour troubles à l’ordre public?

Article publié sur le site de Marais-Louvre le 11 octobre 2019

A l’occasion de l’examen au Sénat du projet de loi sensé renforcer le pouvoir des maires et intitulé « Engagement et proximité » qui revalorise les prérogatives et souhaite que les maires soient davantage resitués dans l’action publique locale,  la presse s’est emparée du sujet. Elle se focalise sur l’article 13,  ainsi libellé : « Son (le maire) intervention dans la fermeture des débits de boissons apparaît ainsi comme un moyen de lutte supplémentaire contre les troubles à l’ordre public » .  En résumé, le législateur souhaiterait donner pouvoir aux maires de fermer les bars si il y a atteinte à l’ordre public, des nuisances sonores, des risques d’incendie au autres …

Il est vrai que les désagréments de plus en plus prégnants, notamment les nuisances sonores et la montée de l’alcoolisme dont on connait les ravages, sont dénoncés  par les habitants et riverains des lieux de fête permanentes. Sujets que relaient l’association Réseau Vivre Paris !, le Réseau Vivre le Ville ! et bien d’autres associations à Paris et en province. Il est vrai que dans un certain nombre de villes le maire reçoit des plaintes des habitants excédés sans aucun pouvoir pour agir directement. Cette loi si elle est votée en l’état leur donnerait ce pouvoir de fermeture des débits de boissons en infraction exercé aujourd’hui par les préfets qui sont à l’origine des décisions de fermeture administrative. Mais cette mesure, on l’aurait deviné à l’avance, déplaît fortement aux professionnels de ce secteur qui dénoncent déjà le clientélisme que l’extension de pouvoir de police aux maires pourrait selon eux induire. Ils oublient toutefois de préciser que si clientélisme il  y a,  alors il est à double sens car des municipalités favorisent au contraire les débitants de boissons au détriment des habitants en rendant la fête permanente, ce qui est le cas à Paris. Une situation que nous avons maintes fois dénoncée.

Au plan national,  si le maire devient détenteur du pouvoir de fermeture d’un établissement, nous considérons, qu’en tant qu’élu proche des habitants, notamment dans les petites villes et les villes de taille moyenne, c’est une bonne chose. En revanche, dans les grandes villes face à la poussée des noctambules, du tourisme, à la concurrence entre les capitales en matière d’animation nocturne, nous estimons que cette loi risque au contraire de ne rien changer pour les habitants. Les exploitants ne devraient plus craindre alors les fermetures administratives sauf pour des cas extrêmes d’ordre public… et les incivilités qui en résultent prospéreront davantage encore dans une ambiance de propension de la fête nocturne.

Lire l’article sur le site de Capital : Les bars trop bruyants bientôt fermés par le maire plutôt que le préfet ?

Publication du Guide des débits de boissons

Article publié sur le site de Marais-Louvre le 8 janvier 2019
Les ministères de l’intérieur, des solidarités et de la santé viennent de publier la mise à jour datée de novembre 2018 du « Guide des débits de boissons – Les principales dispositions de la législation et de la réglementation »

En introduction il est rappelé que l’alcool est responsable de 49 000 morts par an, de troubles à l’ordre public et de drames familiaux. Le guide souligne combien le dispositif législatif et réglementaire construit de façon « empirique » peut être difficile d’interprétation et qu’il convient de bien l’expliciter. Les rédacteurs insistent sur la nécessité d’une bonne application des textes pour plus d‘efficacité, en particulier en matière de santé publique.

Les 160 pages de ce document sont articulées autour de plusieurs thèmes, les règles applicables à l’ensemble des débits de boissons, aux débits à consommer sur place, les régimes spécifiques (manifestations, débits temporaires, ventes à emporter…), les zones de protection (écoles, casernes, édifices cultuels…). Sont ensuite analysés les pouvoirs de police et les dispositions pénales. Les annexes reprennent l’ensemble des textes existants.

Ce guide est un véritable document de référence qui permet de connaitre non seulement la législation stricto sensu mais aussi les spécificités et les dérogations possibles selon le type de vente d’alcool pratiqué. Les pouvoirs de police, des préfets sur ces questions sont détaillés. Une façon de mieux comprendre aussi comment se déroulent les procédures qu’elles soient administratives ou judiciaires.

De nombreux quartiers de Paris sont confrontés aux questions d’abus d’alcool compte tenu du nombre élevé de lieux de fête et de débits de boissons ouverts une partie de la nuit. Il sera donc intéressant de pouvoir se référer à ce véritable dictionnaire qui ne couvre malheureusement qu’un volet des nuisances subies par les habitants émanant des excès des personnes alcoolisées.

Le Réseau Vivre Paris! reçu à la Préfecture de Police de Paris

Des représentants de cinq associations du Réseau « Vivre Paris ! (ADDM 18, 60 millions de piétons/ ex Droits du piéton, Les Riverains de la Butte aux Cailles, Les Riverains du Parc de la Villette, et l’ANSCEP (Association du Nouveau Secteur Centre de Paris) se sont rendues à la Préfecture le 23 avril.
Elles ont été reçues pendant 2 heures par : M. Garrigue-Guyonnaud, Sous-Préfet Directeur Adjoint du Directeur de Cabinet du Préfet de Police, M. Le Borgne, Contrôleur Général des Services de Police, Mme Clair, Attachée principale d’Administration au Cabinet.

La discussion a montré une convergence de vues entre les associations et la Préfecture sur les objectifs à poursuivre, les points de vue s’éloignant parfois s’agissant de certaines modalités des actions préfectorales.

M. le Sous-Préfet s’est, en effet, attaché, textes à l’appui, à présenter le panel très large des compétences préfectorales en matière de tranquillité et d’ordre public, même après la récente réforme qui a accru les pouvoirs de la ville en la matière. Il a insisté sur la persévérance des actions, en mettant l’accent sur le fait qu’une proportion non négligeable de dossiers de fermeture administrative est, au moins partiellement, étayée par des constatations de tapages nocturnes. Il a fait remarquer que les arrêtés de fermeture ne sont presque jamais annulés, malgré les nombreuses tentatives de recours judiciaires des établissements visés.

Il a aussi été indiqué que les échanges entre les services de la police préfectorale et ceux de la police municipale (DPSP) sont de mieux en mieux organisés dans une optique de collaboration fructueuse. Continue reading

La Butte aux Cailles, Paris 13, un village ? Dans l’enfer des bars la nuit venue…

La Butte aux Cailles, Paris 13, un village ?
Mais comment donc ?
Depuis les années 2000, les clignotants de la tranquillité publique sont passés du orange au rouge cramoisi.
L’association Les Riverains de la Butte aux Cailles, membre duRéseau Vivre Paris! en a alerté autant qu’il était possible toutes les autorités compétentes : la mairie, la préfecture…
En 2011, un arrêté préfectoral interdisait la consommation d’alcool sur la voie publique (et la vente à emporter par les bars et autres) hors cadre des terrasses autorisées en soirée.
Résultat positif : un peu d’apaisement aux soirées des habitants, moins de bruit transperçant les doubles vitrages de leurs fenêtres malgré tout irrémédiablement closes pour échapper aux décibels de la voie publique. Continue reading

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