Des représentants de cinq associations du Réseau « Vivre Paris ! (ADDM 18, 60 millions de piétons/ ex Droits du piéton, Les Riverains de la Butte aux Cailles, Les Riverains du Parc de la Villette, et l’ANSCEP (Association du Nouveau Secteur Centre de Paris) se sont rendues à la Préfecture le 23 avril.
Elles ont été reçues pendant 2 heures par : M. Garrigue-Guyonnaud, Sous-Préfet Directeur Adjoint du Directeur de Cabinet du Préfet de Police, M. Le Borgne, Contrôleur Général des Services de Police, Mme Clair, Attachée principale d’Administration au Cabinet.

La discussion a montré une convergence de vues entre les associations et la Préfecture sur les objectifs à poursuivre, les points de vue s’éloignant parfois s’agissant de certaines modalités des actions préfectorales.

M. le Sous-Préfet s’est, en effet, attaché, textes à l’appui, à présenter le panel très large des compétences préfectorales en matière de tranquillité et d’ordre public, même après la récente réforme qui a accru les pouvoirs de la ville en la matière. Il a insisté sur la persévérance des actions, en mettant l’accent sur le fait qu’une proportion non négligeable de dossiers de fermeture administrative est, au moins partiellement, étayée par des constatations de tapages nocturnes. Il a fait remarquer que les arrêtés de fermeture ne sont presque jamais annulés, malgré les nombreuses tentatives de recours judiciaires des établissements visés.

Il a aussi été indiqué que les échanges entre les services de la police préfectorale et ceux de la police municipale (DPSP) sont de mieux en mieux organisés dans une optique de collaboration fructueuse.

La discussion s’est appesantie sur un certain nombre de sujets auxquels les associations du réseau sont particulièrement sensibilisées et sur lesquels nous souhaitons tout particulièrement poursuivre à l’avenir les échanges de vues :

– Concernant le rôle des acteurs intermédiaires tels que les Pierrots de la nuit, M. Garrigue Guyonnaud a affirmé le considérer comme inéluctable en complément des actions préfectorales. Il a pris note de la réponse du Réseau qui lui a fait remarquer, que, quand bien même ces intermédiaires seraient devenus incontournables sur le principe, il resterait inacceptable qu’ils soient dans la main des lobbies de la nuit. Pour appuyer sa remarque, le Réseau a renvoyé à son argumentaire largement publié sur le présent site à propos des Pierrots de la Nuit et Culture-Bars-bar, tout en insistant, par ailleurs, sur l’ambiguïté de la Plateforme de la vie nocturne, flagrante lors de sa manifestation de septembre 2017 à la Cité de la Mode. M. Guarrigue-Guyonnaud a écouté ces arguments et réservé son appréciation à plus tard.

– Concernant le déclenchement des interventions de police auprès des établissements dont l’activité génère des nuisances nocturnes, la Préfecture de police réclame des preuves de ce que les nuisances que chacun peut constater sont mal supportées par les habitants de notre quartier. Elle n’entend pas considérer que les nuisances soient présumées causer un dommage aux habitants, même quand elles sont notoires. Les nuisances nocturnes des quartiers « festifs » sont donc traitées selon les mêmes process que celle appliquée en matière de délits qui affectent des victimes en nombre facilement identifiable, tels que les vols ou les agressions. Par conséquent, la Préfecture soumet les interventions des commissariats pour nuisances sonores à l’existence de plaintes individuelles des habitants. Elle s’affirme d’ailleurs prête à redresser les situations dans lesquelles il serait ainsi démontré que l’intervention policière n’a pas suffisamment répondu à une plainte légitime. Le Réseau « Vivre Paris ! » diverge sur cette approche, car il estime que ce que l’on sait aujourd’hui des effets des troubles du sommeil appelle une organisation spontanée des forces de l’ordre dans des quartiers notoirement dominés par le tapage nocturne lié à des pratiques « festives » nocives. Le Réseau estime qu’il faut établir des process spécifiques pour les nuisances nocturnes qui sont des infractions affectant la santé et l’ordre publics, affectant de manière sérielle et massive les habitants de nos quartiers. À ce titre, les process des commissariats devraient être adaptés à la dimension collective des faits et les signalements de nos associations devraient être pris en considération pour déclencher des contrôles systématiques des équipages de nos commissariats.

M. Garrigue Guyonnaud a conclu la réunion en proposant une nouvelle rencontre dans quelques mois.