Tout comme à Paris où les nuits sont débattues sans les Parisiens (voir l’article), les nuits florentines se font sans les Florentins. La coordination italienne, membre du Réseau Européen « Vivre la Ville ! », Coordinamento Nazionale No Degrado e Mala Movida a écrit au maire de Florence, à ses collaborateurs et à tous les journaux.

Une conférence Nightlife and the City Movida (vie nocturne: stratégies et pratiques de coexistence urbaine européennes) s’est tenue à Florence les 22-23 Septembre 2016 avec la participation de la Région Toscane, la ville de Florence et la Toscane ANCI (voir le programme)
La coordination s’est réjouie de l’intérêt de la vile pour cette question importante notamment au vu des intérêts colossaux en jeu (voir l’article).
La coordination regrette que les millions de citoyens, acteurs clés dans cette dynamique, n’aient pas été représentés, et n’aient pas participé pas à des conférences soutenues par des institutions qui devraient les représenter démocratiquement.
De nombreux comités de citoyens ont pourtant travaillé pendant des années pour réaliser des améliorations radicales par rapport à l’autre face du phénomène « movida » : la dégradation sauvage et souvent destructrice tant de la santé publique que des merveilleux trésors architecturaux et historiques des villes italiennes.

Lors de telles conférences la présence de représentants des citoyens devrait être cruciale et démocratiquement évidente mais cela n’est pas le cas.
Pour mémoire le Coordinamento Nazionale No Degrado et Mala Movida a participé (en tant que représentants de l’Italie), en mai 2016, à une conférence internationale à Paris (voir l’article) et participera à le 3ème conférence organisée cette année à Madrid.

Nightlife and the city :
video de la journée du 22 septembre
video de la journée du 23 septembre

Quelques considérations complémentaires rédigées par le Coordinamento Nazionale no Degrado e Mala Movida… Plus d’un million de citoyens souffrent en Italie du phénomène de la « vie nocturne sauvage ».
La « vie nocturne » n’est pas un droit acquis, c’est une activité légale et agréable tant qu’elle ne viole pas les droits constitutionnels, la santé est au contraire un droit constitutionnel (article 32 de la Constitution italienne). Donc une chose est très claire : les millions de résidents ont le droit au respect constitutionnel de leur repos et leur propre santé.
Au cours des deux jours de la conférence nous avons entendu de très intéressantes divagations, citations, références à la soi-disant «culture de la nuit », à « la ville » en transformation sociologique, des références philosophiques appelant à distinguer entre «les besoins et les désirs»… (voir les vidéos)
La coordination travaille depuis des décennies dans toute l’Italie sur la dégradation du phénomène et est plus pragmatique : les deux principaux piliers de la vie nocturne sont le commerce de l’alcool (licite) et le commerce de la drogue (illégal).
Qui ouvre une activité de nuit a un but : gagner autant d’argent que possible. Le produit vendu est de l’alcool, et il est très grave de présenter cette réalité comme une culture. L’alcool est un produit «délicat», dont nous connaissons les effets sur le comportement et les dommages en matière de santé public. Essayer la médiation est une tentative de contourner un problème au nom du fait que certains doivent gagner de l’argent et d’autres veulent avoir du plaisir, mais ce ne sont pas des sujets qui sont démocratiquement défendables face à la santé de millions de personnes.
Selon la coordination l’Italie se trouve donc dans une situation d’impuissance à faire respecter les lois et règlements qui existent. Elle craint que les intérêts sous-jacents de la vie nocturne, sont en fait assez puissants pour empêcher des actions nettes et claires. Le sentiment est que, en Italie, les municipalités ont peur d’appliquer les lois et règlements.
La coordination invie à une réflexion démocratique et profonde de tous ceux qui traitent de la question, car il est vaste et implique de nombreux acteurs et de nombreuses facettes, tant en Italie que dans de nombreux pays européens.

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