Projet d’aménagement de la place de la Contrescarpe (5ème)

Un cheminement sécurisé pour les seuls piétons, et des écrans délimitant les terrasses demandés comme préalables à la création d’une « zone de rencontre », place de la Contrescarpe.

La place de la Contrescarpe, entourée de vieilles maisons, est fort sympathique. Autrefois, elle vivait avec ses commerces au rythme d’un village. À partir des années 1970, ces commerces ont été remplacés par des cafés, bars et restaurants. Tour à tour, une graineterie, une crèmerie, une boulangerie, une droguerie, un marchand de légumes, une boucherie et un traiteur-charcutier ont ainsi disparu. Les soirs et les week-ends des gens sont venus, de plus en plus nombreux. Et la lutte pour le territoire entre les terrasses et les habitants a commencé. Elle dure donc maintenant depuis un demi-siècle.

Les riverains ont perdu une bataille il y a une dizaine d’années quand les Maires, de l’arrondissement comme de la ville, ont fait agrandir la surface du trottoir. Nous les avions prévenus que cette surface serait entièrement occupée par les terrasses. « Je vous garantis que non », nous avait rétorqué notre Maire de l’époque. Bien sûr les trottoirs ont été immédiatement et entièrement occupés par les cafés et ils le sont restés depuis.

Le déséquilibre entre la capacité d’accueil et la demande est flagrant. Aux beaux-jours il n’y jamais assez de place sur les terrasses qui s’étendent. Des centaines de courriers ont été adressés aux Maires du 5ème comme de Paris, au commissariat, à la Préfecture. Rien n’y fait, les trottoirs sont souvent complètement occupés et les habitants, avec ou sans handicaps, poussette, chariot, bagages sont refoulés sur la chaussée et exposés aux dangers des voitures. Sans compter le bruit jusqu’au petit matin et les saletés, urines, vomissures que certains clients infligent aux habitants.

Et voilà que cette année on nous « offre » un nouvel aménagement de la place, avec classification en « zone de rencontre ». Un groupe de sept riverains s’est réuni pour établir une liste de demandes. Deux d’entre eux dont l’auteur de ces lignes, ont été reçus par Mme Florence Berthout, maire du 5ème arrondissement, à deux reprises, dont une avec M. Laurent Jeannin-Naltet, de l’association des Droits du Piéton. Certes, il semble que nous ayons réussi à obtenir le maintien des trottoirs, aidés par une insuffisance de budget pour les supprimer. Mais, pour le reste, il nous a paru indispensable de lancer une pétition en ligne.

Cette pétition pose comme préalable à toute classification en « zone de rencontre » ou « piétonnière », une application du Plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics et du Règlement des étalages et terrasses de la ville de Paris. Nous demandons notamment de garantir un cheminement sécurisé pour les seuls piétons, en priorité ceux à mobilité réduite, séparé de tous les véhicules, motorisés ou non, et dégagé de tout obstacle par la pose d’écrans, pour éviter les débordements des terrasses au delà des limites autorisées.

3 Comments

  1. nathalie

    Autant dire qu’il n’existe plus de place, juste ce que veulent bien nous laisser les commerçants.

  2. Espin Chaire

    Bravo pour l’initiative de la rencontre et de la pétition !
    Les « zones de rencontre » dans les rues plus ou moins étroites semblent une idée de bon sens avec des véhicules à moins de 20km/h mais, hélas, les trotttoirs, sous le prétexte que les piétons peuvent déambuler sur la chaussée, sont envahis aussitôt par les terrasses et étalages et ne laissent aucune sécurité aux passants. J’espère que la demande de « cheminement sécurisé pour les seuls piétons.. » sera prise en compte.

  3. Chantal

    Votre position est des plus respectable : faire respecter par la Ville sa propre réglementation, sans vous opposer à l’évolution du quartier. Mais attention, trop souvent, ce qui compte pour la Ville est d’obtenir le consentement d’une association et elle oublie vite les conditions qui accompagnaient cette acceptation.
    En l’occurrence, tant que la Ville n’aura pas engagé le personnel nécessaire pour faire respecter son règlement des terrasses, décidé de le faire travailler aux horaires les plus critiques y compris la nuit, décidé de faire succéder des verbalisations aux avertissements, pris le parti d’établir des dossiers documentés et de travailler de concert avec la Préfecture de Police pour imposer des fermetures aux établissements récalcitrants ou un retrait de leur autorisation, le rouleau compresseur de la stratégie municipale continuera de piétiner la liberté de circuler de tout un chacun et la liberté de vivre dans un environnement sonore raisonnable des riverains.

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